Vins de côtes du Rhône

Le terroir 
La région de la vallée du Rhône est l'une des plus ancienne région viticole du monde, elle remonte à l'Antiquité. Elle est particulièrement vaste : 81 294 hectares de vignobles couvrent les départements du Rhône, de la Loire, de l'Ardèche et du Gard, ainsi qu'à l'ouest de la basse Drôme, et au sud du Vaucluse. Aussi, elle peut se vanter d'être le second vignoble français d'Appellation d'Origine Contrôlée (AOC), en superficie et en production. 
Entre 2003 et 2004, ce sont pas moins de 414 millions de bouteilles qui ont été produites par quelque 5 000 exploitations viticoles. Ces vins de notoriété mondiale sont consommés dans 145 pays : un tiers du chiffre d'affaires est réalisé à l'export.

D'un point de vue géographique et géologique, la vallée du Rhône est séparée en deux régions bien distinctes, le nord et le sud. Leurs productions sont différentes en ce qui concerne les cépages utilisés et les vins obtenus. 

© INTER-RHÔNE


Les particularités du climat et du sol
Cette région bénéficie d'un climat méditerranéen, autrement dit de températures chaudes, de saisons des pluies marquées, d'un ensoleillement important et d'un mistral parfois violent.
L'ensemble des sols est très riche, mais aussi très varié, ce qui donne des vins très différents selon qu'ils sont produits sur la côte septentrionale ou méridionale.
Au nord, le sol est sablonneux en surface. Le sous-sol est, quant à lui, granitique : l'ensemble du relief de cette zone est, en effet, marqué par des terrasses escarpées et de grands pics granitiques . Puis, ceux-ci disparaissent peu à peu pour laisser place à des galets et des cailloux calcaires, dans le sud. Ici, c'est en particulier l'argile sèche, rouge et sableuse qui recouvre le sol.

Les appellations
Sur les côtes septentrionales 
Tout en haut de cette zone se trouve la Côte-Rôtie, un vignoble réputé mondialement, situé derrière la ville d'Ampuis. En descendant un peu vers l'ouest, c'est le vignoble de Saint-Joseph. Puis, de l'autre côté du fleuve, se situent ceux de Crozes-Hermitage et d'Hermitage. 
Plus au sud, vers la ville de Valence, on croise le village de Cornas, ainsi que Saint-Péray et Marsanne(deux producteurs de vins blancs). 
Puis, au sud de Valence, sur la Drôme, on arrive dans le petit vignoble de Brézème. Là, au sud des berges de la Drôme, les vignes se raréfient. Ce n'est qu'à Montélimar que celles-ci commencent à repeupler les terres.


Sur les côtes méridionales 
Châteauneuf est, bien entendu, le site n°1 de cette zone. Sa plantation est située sur le plateau de Montredon. A côté se trouvent Gigondas et Vacqueyras, dont le paysage est dominé par les Dentelles de Montmirail. 
Lirac et Tavel, sur la rive droite du Rhône, fabriquent, en grande majorité, des rosés. Plus au sud, ce sont lesCoteaux du Tricastin, les Côtes du Ventoux, les Côtes du Vivarais et les Côtes du Lubéron. 
Mais, surtout, c'est par ici qu'on trouve les petits villages qui produisent les fameux Côtes du Rhône et Côtes du Rhône-villages. 171 communes y représentent à elles seules 90 % des vins rouges produits dans la zone au-dessus d'Avignon. 
Enfin, Beaumes-de-Venise et Rasteau produisent des Vins Doux Naturels, mais aussi quelques rouges. 

Parmi ces appellations, huit bénéficient d'une AOC : Côte-Rôtie et cornas, qui n'existent qu'en rouge, Saint-Joseph, Crozes-Hermitage et Hermitage, qui font du rouge et du blanc, et enfin Condrieu, Château-Grillet et St-Péray, qui sont uniquement des blancs.

Conservation

Les vins des côtes septentrionales : cépages et capacité de garde
Hormis les rouges, on y produit aussi des vins blancs, un vin léger (la Clairette de Die) et des vins mousseux. La plupart sont parfaits en l'espace de deux à quatre ans.
En ce qui concerne les vins rouges, la réglementation est formelle : le seul cépage à être autorisé est laSyrah. Même si, elle peut être associée au Viognier (c'est le cas pour le Côte-Rôtie) ou à la Marsanne et à la Roussanne (notamment pour le vin d'Hermitage), certains millésimes peuvent se targuer d'être des vins 100 % Syrah, comme le cornas ou le Brézème.
Ces vins puissants ont une capacité de garde légendaire. La plupart d'entre eux, en effet, ne développe leur véritable arôme qu'après au moins 5 ans de conservation. Pour certains, comme l'Hermitage, il faut même au moins 10 ans pour que leurs qualités gustatives soient optimales. A noter toutefois que les Côte-Rôtie, Crozes-Hermitage et Saint-Joseph doivent se boire plus jeunes : deux ou trois ans suffisent.

Les vins de côtes méridionales : cépages et capacité de garde
Ici, la production est majoritairement le fruit d'assemblage : il n'est pas exclu de retrouver jusqu'à 13 cépages différents dans la même bouteille (comme l'autorise l'AOC Châteauneuf-du-pape, par exemple). 
Mais le cépage dominant reste le Grenache Noir, dont la proportion n'est jamais inférieure à 80 %. La Syrahet la Mourvèdre, eux, sont par contre très souvent associés dans le but de rehausser leur arôme.
En règle générale, ces vins ont besoin de peu de temps pour s'épanouir et ne se gardent pas aussi longtemps que ceux du nord. L'exception demeure pour le Châteauneuf et le Gigondas. S'ils sont déjà goûteux dès leur cinquième année, ils peuvent facilement se conserver pendant plus de 20 ans. Les blancs, par contre, ne sont pas considérés comme des vins de cave.

A savoir qu'en ce qui concerne les vins blancs, les cépages qui détiennent le monopole de l'ensemble de la région viticole sont le Viognier, la Marsanne et la Roussanne. Cinsault, Clairette et Bourboulenc sont aussi utilisés pour quelques blancs, mais surtout pour les Vins Doux Naturels et les mousseux.

Dégustation

Histoire de s'y retrouver un peu dans le vaste choix qu'offre ce territoire viticole, voici quelques exemples d'accords entre mets et vins de la région.

Les rouges
- Châteauneuf-du-pape : meilleur ami du coq au vin, il se marie avec le roquefort, les plats de gibier (à poils), le magret et le confit de canard, et la pintade.
- Cornas : idéal avec le canard (magret ou confit) et la volaille en général.
- Côtes du Lubéron : parfait sur les terrines et les pâtés, il accompagne aussi la viande de porc et de veau.
- Côtes du Rhône(-villages) - il rend grâce au jambon et au saucisson, ainsi qu'à la viande de porc, de veau, et aux fromages à pâte molle. 
- Côtes du Ventoux : irremplaçable avec les salades composées, notamment la niçoise, même s'il se déguste aussi avec la volaille, la viande de veau et le lapin.
- Côte-Rôtie : il sublime tous les gibiers à poils.
- Crozes-Hermitage : un régal avec le poulet, rôti ou grillé, et avec la viande de porc et de veau.
- Gigondas : le vin à boire avec le pot-au-feu, mais aussi avec la volaille.
- Hermitage: - il est idéal pour accompagner le canard (magret ou confit) et la pintade, ainsi que toutes les pièces de boeuf. Un vin qui sait aussi mettre en valeur le homard et la langouste.
- Lirac : le navarin d'agneau ne peut se passer de lui.
- Saint-Joseph : sur un poulet rôti ou grillé, sur du gibier à plumes et sur le civet de lapin, il ne déçoit jamais. 

Les rosés
- Côtes du Lubéron : il met en valeur les oeufs brouillés et les omelettes.
- Côtes du Rhône : parfait avec la morue de l'aïoli. 
- Tavel : il accompagne très bien le lapin à la moutarde, une fricassée de volaille, et même le saumon ou le jambon.

Les blancs
- Châteauneuf-du-pape : il sublime avec le homard et la langouste.
- Condrieu : un délice lorsqu'il accompagne le foie gras.
- Hermitage : un grand vin qui mérite des plats tel que le rouget, le turbot et la plupart des poissons nobles, ainsi que le foie gras.
- VDN Muscat de Beaumes-de-Venise : c'est le vin à boire avec toutes les pâtisseries, sans égal avec la crème brûlée et les desserts aux fruits d'été, ou à la rhubarbe.

Enfin, sachez que la température idéale de dégustation pour les vins rouges se situe entre 15 et 16°C, tandis que pour les blancs et les rosés, elle oscille entre 8 et 10°C.

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