Guide Michelin 2015 : les chefs se confient Michel Sarran, heureux

Le « deuxième roi de Toulouse » comme le surnomme Stéphane Rotenberg, était présent à la soirée de lancement du Guide Michelin 2015. Avec ses deux étoiles au compteur, Michel Sarran nous a livré ses impressions sur les nouveaux étoilés ainsi que sur sa participation à l’émission Top Chef sur M6.

Michel Sarran, heureux © Pierre Olivier / M6

Que pensez-vous des étoilés de cette année ?

Beaucoup de mes amis ont été récompensés, je suis ravi ! Le fait d’avoir attribué 3 étoiles à la famille Meilleur, c’est un signe envoyé par le Guide car le Michelin, ce n’est pas que les grands restaurants et les palaces. Ce sont aussi de petites maisons avec des petits moyens qui se battent tout au long de l’année et qui font un travail de qualité. C’est La Bouitte, et René et Maxime Meilleur. C’est un très beau message. Je suis ravi pour Nicolas Masse qui a reçu deux étoiles, mais aussi pour Marcel Ravin à Monaco. Ça fait un moment qu’il l’attendait son étoile et il la mérite amplement !

Qu’avez-vous ressenti quand vous avez décroché votre deuxième étoile ?

C’est un moment magique. Quand on vous l’annonce, il y a un espèce de tsunami qui s’abat sur vous. C’est un moment fort dans la vie d’un cuisinier. J’aimerai savoir ce que ça fait d’avoir une troisième étoile mais je ne suis peut-être pas assez doué pour ça ! (rires)

Vous avez intégré le jury de Top Chef cette année…

Top Chef, c’est fort aussi ! (rires) J’ai beaucoup réfléchi avant d’accepter car je craignais d’être déformé avec le prisme de la télévision. Je me suis reconnu lors de la première émission mais j’attends de voir la suite. Ça peut être violent, je connais des personnes qui auraient mieux fait de rester en cuisine plutôt que d’aller s’exposer.

Il n’y a que 3 filles qui participent à l’émission. Pourquoi ?

La production voulait qu’il y ait plus de filles mais ils n’en ont pas trouvé malheureusement.  A une époque, j’ai cru qu’il y avait un nouvel élan avec de plus en plus de femmes en cuisine… Il faut savoir que c’est un métier difficile, le rythme est intense et perturbant pour une vie de famille. C’est dommage qu’il n’y en ait pas plus.

Avez-vous aimé participer à Top Chef ?

Je ne pensais pas prendre autant de plaisir ! Avec Hélène, ça a été un coup de foudre amical, une rencontre très forte. Philippe et Jean-François, je les connaissais déjà. Ça a très bien fonctionné entre nous tous. Il y avait quatre personnalités, quatre tempéraments très différents mais jamais de désaccords.

Avez-vous gardé contact avec certains candidats ?

J’ai reçu quelques témoignages très émouvants de candidats au moment des vœux. Un candidat m’a même dit que je lui avais beaucoup apporté au niveau de la cuisine mais de la vie aussi, c’était très touchant. Je suis resté en contact avec Harmonie, qui n’a fait qu’une brève apparition, mais qui m’a beaucoup touchée. On a vécu tous les deux la perte de l’un de nos parents il y a deux ans. J’avais envie de l’encourager à persévérer et ne pas se laisser abattre.

Est-ce que les candidats vous ont apporté quelque chose ?

De l’émotion. La poire Belle-Hélène de Jean-Baptiste a été l’un de mes meilleurs souvenirs de la saison : un dessert simple, posé, juste, avec beaucoup de poésie et une vraie histoire derrière. Notre rôle était de les booster, les guider et les pousser à se surpasser. C’était un rôle à la fois très agréable et très difficile quand on devait en éliminer un.

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