Dominique Ansel, le Père du Cronut® "Valérie Trierweiler a adoré le Cronut®"

le cronut® de dominique ansel, une pâtisserie à base de pâte feuilletée laminée,
Le Cronut® de Dominique Ansel, une pâtisserie à base de pâte feuilletée laminée, frite, garnie d'une crème montée et glacée.  © Thomas Schauer

LeJournalDesFemmes.com : Comment vous est-venue l'idée ? Un matin, vous vous êtes réveillé et vous êtes-vous dit "Et si je mélangeais un croissant et un doughnut" ?
Dominique Ansel : Plutôt en pensant créativité ! Chaque semaine nous nous réunissons avec nos managers pour réfléchir aux recettes que nous aimerions ajouter à la carte. Un jour, alors que nous discutions du doughnut, je me suis dit que ce serait intéressant de le revisiter. Je me suis lancé le défi d'en faire quelque chose d'unique, et c'était parti.

Combien de temps vous a prise sa création ? 
Plus de deux mois car la recette du cronut est une pâte laminée feuilletée et non une pâte à croissant.

Comment expliquez-vous le succès du cronut, alors même que vous proposez d'autres pâtisseries "fusion" ? Le Paris-New York, inspiré du Paris-Brest, mais avec une touche de beurre de cacahuètes par exemple.
Peut-être parce que le cronut est le dérivé de deux produits que tous les américains connaissent, le croissant et le doughnut. C'est une question de référence culturelle selon moi. 

Pourriez-vous décrire la dégustation d'un cronut aux Français qui n'auraient pas pu y goûter (la majorité !) ?
Le cronut est composé d'une pâte laminée feuilletée avec la forme du doughnut et les textures du croissant. L'extérieur est doré, frit dans de l'huile de pépin de raisin, et le feuilleté est délicat et très léger. L'ensemble est garni d'une crème montée, et glacé avec un fondant parfumé.

Vos clients font des heures pour déguster un cronut. Pourquoi ne pas le commercialiser à grande échelle, en vous associant à une chaîne par exemple ? Aucun gourmand ne serait ainsi lésé...
Mon Cronut® est un produit très fragile qui craint les variations de température et les différences d'humidité, et a donc, une durée de vie limitée. Respecter la qualité du produit et donner une expérience unique à nos clients sont essentiels pour nous. La qualité plutôt que la quantité.

"Il y eu des propositions de mariage grâce au cronut"

Quels sont les retours de vos clients après dégustation ? 
Ils sont tellement passionnés par les cronuts qu'ils sont prêts à faire entre 3 et 4 heures de queue. Mais pour eux, cela fait partie de l'expérience et ils ne sont jamais déçus.

Une anecdote sur le phénomène cronut ?
Le cronut a fait naître de nombreuses rencontres parmi les clients qui font la queue, il y a même eu des propositions de mariage !

Pensez-vous qu'à Paris, le cronut aurait suscité le même engouement ?
Je pense car les parisiens voyagent énormément et sont très ouverts d'esprit.

En septembre dernier, vous avez reçu la visite de Valérie Trierweiller. A-t-elle goûté au cronut ?
Oui et elle l'a adoré. 

Votre autre pâtisserie star est le Kouign Amann. Pourquoi avoir mis en vedette une recette bretonne, plutôt que picarde (Dominique Ansel est Picard, ndlr) ?
J'ai découvert le Kouign Amann en travaillant à Fauchon, place de la Madeleine, et ça a été le coup de foudre. Je l'ai un peu revisité à ma sauce pour les Etats-Unis et c'est un succès, encore plus que le cronut. On en vend cinq fois plus par jour. 

Des Bretons l'ont-ils testé ?
Oui, et la majorité m'a dit que c'était l'un des meilleurs ! Notre version est allégée, avec deux fois moins de sucre et deux fois moins de beurre.

Pas trop difficile pour les Américains de prononcer Kouign Amann ?
Trop difficile c'est d'ailleurs pour ça qu'on l'a rebaptisé le DKA, Dominique's Kouing Amman. Bien plus facile pour passer commande ! 

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