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Cuisine : Recettes de cuisine

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"Le plus important quand on reçoit, c'est de se faire plaisir"
Pour Marie-Noël Rio, auteur de Je ne sais pas recevoir, l'hospitalité, bien plus qu'un devoir, doit être un plaisir. Elle nous donne plein bons conseils pour préparer son dîner sans paniquer. (Septembre 2003)

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Enquête

Vous qui venez du monde du spectacle, pourquoi avoir écrit des livres sur la cuisine ?
J'étais
metteur en scène et dramaturge de théâtre, genre avant-garde… et j'ai appris à cuisiner sur le tas et sur le tard. J'ai écrit ces livres parce que j'adore manger et recevoir et parce que je trouvais les livres de cuisine trop compliqués. J'ai voulu faire partager mon expérience.

Comment expliquez-vous le succès de votre premier livre, Je ne sais pas cuisiner (Flammarion, 1996) ?
Ce livre a été traduit en allemand et vendu à près de 100 000 exemplaires. Il continue d'avoir du succès, ce qui est plutôt rare pour un livre de cuisine. J'en suis la première surprise. Je crois que ce qui plaît, c'est que j'écris comme je suis, à la première personne, en pensant à la façon dont j'ai appris à cuisiner. Dans mes livres c'est comme dans la vie normal, tout n'est pas parfait.

Marie-Noël Rio
"Attention à la gestion du temps : tout doit être prêt quand les invités arrivent"

Vous avez continué avec Je ne sais pas recevoir (Flammarion, 2000)…
Oui. Là aussi il existe une quantité de livres sur le sujet, mais ils sont trop impersonnels, ils se présentent comme une énumération de règles. Ce qui manque c'est l'expérience individuelle, les explications simples.

Vous vous êtes beaucoup documentée pour écrire ce livre ?
Je suis une grande lectrice et j'adore les études sociologiques, celles qui retracent l'histoire des manières de table, de la politesse, etc. Lisez Norbert Elias ou Fernand Braudel par exemple, ils sont passionnants. Je trouve les livres de savoir-vivre stupide, excepté celui de la baronne de Staffe qui date de 1892 et que j'ai découvert en furetant dans une librairie.

Qu'est-ce qui est fondamental pour bien recevoir ?
La gestion du temps. Quand on reçoit, il s'agit de faire plaisir à ses invités, mais aussi de se faire plaisir. Pour cela, il faut être bien organisé. Tout doit être prêt quand les invités arrivent : la table doit être mise, les plats préparés à l'avance, la cuisine rangée… Il s'agit d'être tout à ses invités et de passer le moins de temps possible en cuisine. Si vous travaillez dans la journée, il y a des plats qui peuvent se préparer la veille ou qui sont très bon réchauffés, comme le cassoulet ou le pot-au-feu. L'objectif, je le répète, est de se faire plaisir, il ne faut pas se sentir obliger. Par exemple, le chef de service de son mari, on l'invite au restaurant.

Vous recevez souvent ?
Au moins deux fois par semaine. On est aussi souvent invités. Pour être un peu seul avec mon mari, on dit qu'on n'est pas là…

Quand on reçoit à dîner, quelles sont les gaffes à éviter ?
Il faut faire attention quand on invite des personnes qui ne se connaissent pas. Il faut qu'elles aient des points communs qui puissent enclencher une discussion intéressante. Sinon, soit le dîner devient très formel, et tout le monde s'emmerde ; soit ça fait des étincelles… En général, je n'invite pas plus de cinq ou six personnes pour qu'on puisse discuter tous ensemble. C'est aussi important d'avoir un petit carnet où l'on note ce que l'on a servi à dîner. J'ai une copine qui me sert toujours des pâtes avec du basilic et de la tomate l'été et du saumon avec des pommes de terre l'hiver. A la longue, c'est fatigant…

Vous avez un plat préféré ?
Non, j'aime tout et j'aime changer. Quand j'ai un plat préféré, je me le fais pendant une semaine et puis je passe à autre chose. En ce moment c'est la salade de pastèque avec du chèvre frais et de la menthe. Je suis plutôt cuisine méditerranéenne, avec de l'huile d'olive et des herbes.

Pensez-vous que l'art de recevoir se perde ?
Ça se perd parce que les gens se font une montagne de recevoir à dîner. Ils ont peur de mal faire. Il faut les décomplexer, leur montrer qu'on peut faire des choses bien simplement. Par exemple, j'ai un petit pied à terre à Paris où, quand je reçois à dîner, on s'assoit par terre autour d'un grand plateau posé sur un tabouret avec une jolie nappe.

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Quels sont vos projets ?
J'ai bientôt 60 ans, l'âge de la retraite… Depuis deux ans, j'ai quitté le monde du spectacle et je vis avec mon mari en Hollande. J'ai fait ce que j'avais envie de faire, j'ai beaucoup travailler. Maintenant je me paye le luxe de vivre avec l'homme que j'aime, tout en préparant un autre livre...

 

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