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Comment vérifier la fraîcheur du poisson ?

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Le poisson s'abîme très vite après capture. Seuls les ports de pêche le vendent tout juste sorti de l'eau ; sur l'étal de votre poissonnier, il a forcément fait du trajet. Nos conseils pour s'assurer de sa fraîcheur. (Juillet 2005)

Entrez dans la bonne poissonnerie
Dans une "bonne" poissonnerie, l'étal est recouvert d'une grande quantité de glace, propre bien sûr. Conformément à une réglementation européenne de 2001, les étiquettes sont présentes sur tous les produits et, surtout, bien complétées : nom du poisson, zone de capture ou pays d'élevage, mode de production (pêche ou élevage). Ces étiquettes ne doivent bien sûr pas être piquées directement dans la chair du poisson.


Penchez-vous sur le poisson
Préférez acheter le poisson entier plutôt qu'en filet, parce qu'il est alors plus facile de juger de sa fraîcheur et qu'il est, en plus, meilleur marché. D'ailleurs, dans une "bonne" poissonnerie, on lèvera les filets à votre demande.

Pour reconnaître un poisson frais, suivez ces étapes :
- L'odeur : en aucun cas le poisson ne doit avoir une odeur nauséabonde et encore moins une odeur d'ammoniac (sauf la raie dont c'est l'odeur naturelle). Frais, il laisse émaner une légère odeur de mer et d'algues.

- L'aspect global : sans taches et sans lésions, le poisson doit être brillant et légèrement humide, recouvert d'un fin mucus transparent. Si sa peau est jaunâtre et si le mucus est épais ou sanguinolent, le poisson n'est pas frais. L'anus doit être hermétiquement fermé. Enfin, il doit être assez raide : si vous le tenez par la tête, son corps reste bien horizontal. Un poisson pas frais est mou et s'affaisse.

- L'œil doit être clair, vif et brillant. Rond et légèrement proéminent, il occupe toute l'orbite. Fuyez des pupilles noires et opaques.

- Soulevez les ouïes (fentes à la base de la tête) ; en-dessous, les branchies doivent être rouge clair ou roses, humides et brillantes, mais pas visqueuses ni tachetées. C'est un très bon critère de fraîcheur, facile à vérifier.

- Les écailles sont, soit très adhérentes, soit complètement inexistantes dans le cas de poissons qui nagent en bancs (harengs, maquereaux…)

- La chair doit être ferme et élastique au toucher. Après une légère pression du doigt, elle reprend sa forme immédiatement. Si votre empreinte reste marquée, le poisson n'est pas frais. Concernant les filets, elle doit être de couleur blanc nacré, ferme également, bien qu'il soit plus difficile d'en juger. On doit apercevoir une légère coloration rosée à l'emplacement de la colonne vertébrale.

Quelques spécificités à connaître
Un poisson vidé doit présenter une paroi abdominale de couleur claire. Brune ou rouge foncé, c'est mauvais signe. La cavité en elle-même doit être propre et sans odeur. S'il reste des traces de sang, elles doivent être rouge vif. La colonne vertébrale adhère bien à la chair.
Les poissons ronds (sardines, harengs, anchois…) prennent une teinte rougeâtre au niveau de la tête lorsqu'ils "vieillissent". Les rougets barbets, en revanche, perdent leur couleur en même temps que leur fraîcheur. Les poissons plats (raie, sole...) doivent être retournés car leur face aveugle est un très bon indicateur. Celle-ci doit être blanc rosé. Si elle est jaunâtre avec des taches brunes, passez votre chemin. Leur peau doit être bien adhérente, tendue, et ne pas se décoller au niveau des nageoires.

Prolongez la fraîcheur
Maintenant que vous avez votre poisson bien frais, il serait dommage de lui faire subir de mauvais traitements. Protégez-le dans un sac isotherme pendant le trajet du retour. Dès le seuil de la maison franchi, mettez-le à l'abri dans votre réfrigérateur. Soigneusement vidé, rincé sous l'eau et essuyé, le poisson cru, remis au frigo emballé dans du papier aluminium, ne se conservera pas au-delà de trois jours.
Sachez aussi que moins il est frais, moins il tient à la cuisson. Alors pour ne pas voir la chair de votre belle prise partir en miette, consommez-la le jour même.

Enfin, pour mettre toutes les chances de votre côté, privilégiez au maximum l'achat de poissons de saison (meilleur pour les papilles et le porte-monnaie) :
- au printemps : la lotte, la sole, la lingue (julienne)...
- en été : la sardine, le lieu noir, le maquereau, le merlu, le rouget barbet, le turbot, la sandre, la plie...
- en automne : l'anchois, la daurade, le grondin, le hareng, le merlan, le thon...
- en hiver : l'églefin, le bar, le cabillaud, la limande, le tacaud, la carpe...

Certaines espèces, comme le grenadier, le mulet, le sabre, l'espadon, le vivanneau, l'empereur, la raie et la roussette sont, elles, disponibles toute l'année.

 
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Aurélie Godin


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