Nouveaux thés du printemps : découverte des thés primeurs de Chine

Les premiers thés primeurs 2015 arrivent dans les comptoirs et sur les sites de vente par correspondance. Ces premières cueillettes sont intensément aromatiques et recherchées pour la richesse de leur bouquet et la finesse de leur goût ; ces jeunes bourgeons qui s’épanouissent après la période de dormance de l’hiver sont gorgés de sève et pleins de saveurs.

En Chine, les cueillettes du printemps s’échelonnent par quinzaines, ces périodes portent des noms traditionnels et suivent le calendrier lunaire. Il y a bien sûr la météo qui peut faire des caprices, trop de fraîcheur, pas assez de pluies, mais en principe ces quatre quinzaines au cours desquelles sont récoltés les thés primeurs s’articulent  autour de 4 dates "butoirs", qui sont les suivantes :
  • Avant Qing Ming, la fête de la pure lumière, qui a lieu le 5 avril,
  • Avant Gu Yu, la pluie des céréales, qui arrive le  20 avril, 
  • Après Gu Yu, et  jusqu’au 6 mai, 
  • Avant Li Xia, l’arrivée de l’été, fixée au 21 mai. 
Ces 4 dates font partie des 24 phases du calendrier lunaire ancestral qui régit les travaux des champs en Chine depuis des millénaires.
Pendant longtemps, les thés primeurs de Chine que nous trouvions sur le marché en France étaient des thés verts. Parmi les plus connus :
  • Le délicieux Long Jing, aux fines  feuilles plates, devenu presque un classique en France ;  originaire des alentours du Lac de L’Ouest, Xi Hu, dans la Province du Zhejiang il est  depuis quelques années aussi cultivé dans d’autres régions, le choix devient donc plus vaste et la gamme des prix plus large ; il est maintenant plus facile d’en profiter même avec un budget moins important.
  • Les fins bourgeons des thés  Mao Feng, -pic 2 - les  plus célèbres en provenance du Huang Shan, une chaîne de montagnes incroyablement pittoresque, à environ 300 km au nord de Shanghai ; cette cueillette fine peut provenir aussi d’autres régions, de théiers aux pousses tendres, étalées et couverts d’un fin duvet.
  • Les bourgeons duveteux du Bi Luo Chun, du Jiang Xi , un thé particulièrement rare et cher, aux fines pousses fortement duveteuses et si tendres qu’ il est de coutume de verser l’eau chaude dans le verre d’abord et d’ajouter le thé ensuite, pour éviter de briser les pousses. On dit qu’il faut entre trente et quarante mille bourgeons pour obtenir un kg de thé !
Depuis que la Chine  est devenue plus  accessible et ouvre plus facilement ses jardins et entreprises de thé aux professionnels de l’Occident, un choix plus vaste de thés primeurs parvient sur les marchés des amateurs de thé, dont notamment la France. 
Parmi ces nouveautés figurent  :
  • Les thés Puer du printemps, qui se déclinent en de nombreuses qualités récoltées, notamment en fonction de la saison  et de l’âge des théiers. En effet, dans cette province du Yunnan, d’où les thés puer sont originaires, il y a  des forêts de théiers anciens et  sauvages, qui ont plusieurs centaines d’années d’existence et aussi des théiers cultivés qui ont été plantés il y a plus de deux voir trois cents ans ; il y a aussi certains arbres anciens qui font l’objet de récoltes spéciales "single tree",  exceptionnelles. La cueillette est depuis toujours faite par les populations tribales de cette région reculée et très montagneuse habitée par les Dai et les Wa entre autres ;  très à la mode et  très recherchés en Chine ces thés deviennent depuis peu disponibles en France, grâce à deux jeunes Français, installés sur place, qui travaillent avec les théiculteurs locaux et peuvent vous envoyer de vraies merveilles ; Il s’agit de William Osmont, qui est installé à Jingmai, www.bannacha.com Et d’Olivier Schneider, qui est installé plus au sud , www.puerh.fr  A explorer absolument !

Ces thés primeurs sont généralement les récoltes  les plus exquises, des petits rendements cueillis par des mains expertes, pendant de très courts laps de temps. Ils sont donc vraiment coûteux, et leur prix variera en fonction de l’offre et de la demande. En Chine, ces thés primeurs sont généralement vendus aux enchères et les prix s’envolent régulièrement pour ces récoltes fines dont les lots ne font parfois que quelques dizaines de kilos. Ainsi  au printemps 2014 le grand quotidien chinois "Xin Hua" avait  rapporté quelques uns de ces prix obtenus au cours des enchères : 
  • La première cueillette d’un Xin Yang Mao Jian est partie à 26 800 RMB les 100 g, ce qui correspond à un prix d’env iron 30 000 € le kg. 
  •  Un premier lot d’un XiHu Long Jing de 500 g a été adjugé pour un prix correspondant à  environ 20 000 € le kg.
A noter aussi que  la rareté de certains de ces thés a incité certains importateurs de vous les proposer par petites quantités, par exemple en dosages de 25 g. Cela  les rend moins onéreux et donne envie d’en explorer plusieurs tasses.