Des melons japonais vendus à prix d'or
Au Japon, les melons originaires de la province japonaise de Yubari se vendent aux enchères à des prix variant entre 30 euros et 20 000 euros la paire.
Les melons de Yubari ont de quoi l'avoir... le melon. Chaque année, les premières récoltes partent comme des petits pains mais ne sont pas vraiment vendus pour une bouchée de pain.
Adjugez vendu
Pour espérer déguster ces lingots d'or fruités, il faut avoir le porte-monnaie - voire le compte en banque - bien remplis. Point de vente à la criée sur le marché mais des enchères où ces melons se vendent à des tarifs pour le moins élevés. Si le prix moyen varie entre 30 et 50 euros, les japonais n'hésitent pas à casser leur tirelire pour les acheter à 10 ou 20 000 euros la paire. Des sommes justifiées par le statut du fruit au Japon : associé au luxe, une pomme peut coûter plus de 4 euros et un panier de cerises environ 80 euros. Si les prix du melon atteignent des sommes parfois faramineuses, c'est parce que ce produit est considéré comme une offrande que l'on fait à ses proches comme l'explique Makoto Kinoshita, directeur d'une entreprise de melons : "C'est vrai qu'ils se vendent parfois à dix ou vingt mille euros la paire. Mais il faut voir ces ventes aux enchères comme une cérémonie, où des gens sont prêts à payer beaucoup d'argent".
Certifié "Pam Pam"
A ces prix-là, on est en droit de se demander ce qui fait la spécificité de ces melons ? L'attention dont ils bénéficient tout au long de leur culture selon Hideyuki Toyota. Cet agriculteur ayant reçu le fruit et sa passion en héritage, les bichonne avec amour et les retourne plusieurs fois par jour pour éviter qu'ils ne s'abîment. Pas d'autres secrets de fabrication affirme-t-il : "Il n'y a pas de secret. Ici les agriculteurs font tous pousser des melons, et s'échangent de petits conseils". En réalité, LE véritable secret est à chercher du côté de leur sélection. N'est pas melon Yubari qui veut ! Avant d'obtenir le label, les melons sont triés sur le volet par des ouvriers connaisseurs. Pour flairer la perle, on ne le sent pas justement, mais on le tapote. Sanori Kudo, inspecteur de melons, dévoile sa technique : "Si le melon fait "pam pam" quand on tape dessus, c'est qu'il est bon. C'est cette inspection, le secret des melons de Yubari. Les agriculteurs font des bons produits, et grâce à ce processus, nous sommes sûrs de ne livrer que des produits de qualité optimale aux clients". Une méthode pour le moins insolite, à essayer sur nos melons français ?