Mocochinchi vs Coca-Cola en Bolivie
En juillet dernier, le ministre des affaires étrangères bolivien a annoncé la fin du Coca-Cola dans le pays. Date limite de consommation : décembre 2012.
Alors que la fin du monde annoncée par le calendrier Maya en décembre 2012 en fait trembler plus d'un, en Bolivie, c'est le Coca-Cola qui risque pour ses bulles. Le ministre des affaires étrangères David Choquehuenca a annoncé que la boisson disparaîtrait à cette même date.
Date limite de consommation : décembre 2012
Décidée à partir en croisade contre la firme américaine, la Bolivie ? A entendre l'annonce du ministre des affaires étrangères, "le 21 décembre prochain doit être la fin du capitalisme et du coca-cola et le début du Mocochinchi ", la boisson pétillante n'est clairement plus la bienvenue dans les verres des boliviens. Désormais, pour se rafraîchir ce sera avec du Mocochinchi, un breuvage local composé d'abricot déshydraté, de sucre, de cannelle et parfois de clou de girofle. Pas grand chose à voir avec le Coca-Cola.
L'ère du Mocochinchi a sonné
Dans le mocochinchi, il y a boire et à manger, ni plus ni moins. "Il n'y a pas de secret, il faut juste beaucoup d'abricot, de la cannelle et du sucre, rien de plus " explique fièrement une vendeuse. "Rien de plus", un argument qui pèse dans l'esprit des consommateurs. Dans la guerre contre la boisson américaine, le ministre a appuyé sur la gâchette santé. Trop sucré le Coca-Cola, c'est le ministre qui l'a dit. "Je préfère le mocochinchi car c'est naturel et c'est bouilli, alors qu'on dit qu'avec le coca-cola, tu peux attraper des maladies et en plus il y a trop de sucre " soutient Rosario, fervent consommateur de mocochinchi. L'autre argument qui fait mouche, c'est la production locale du breuvage : "Il faut soutenir ce que dit le ministre, que c'est plus sain que le coca-cola, que les sodas, que c'est plus naturel. Et puis c'est une fierté nationale, car c'est fait avec les mains des Boliviens eux-mêmes". Boisson ancestrale, le mocochinchi fait partie de la culture bolivienne. Dans le quartier de la "Garrita de Lima", en plein centre-ville, on trouve les meilleurs mocochinchis de la ville mais aussi la plus ancienne vendeuse encore en vie. Cécilia n'en est pas à son premier verre, et sert les clients depuis son plus jeune âge : "Cela fait des années que je vend, quand il y avait encore le tramway ici, qu'il n'y avait quasiment pas un taxi. J'ai appris à vendre quand j'étais petite fille."
Les bulles de la boisson sont-elles définitivement comptées dans les verres des boliviens ? Réponse le 21 décembre prochain.