Produire du vin dans son jardin, c'est possible !
A Bordeaux, un couple s'est lancé dans l'aventure viticole il y a quelques années et se délecte aujourd'hui du nectar issu des vignes de son jardin. A vos sécateurs !
Vous disposez d'un peu de terrain ? Vous pouvez donc produire votre propre vin. Certes, votre cuvée "Château de chez moi" n'également pas un Nuits-Saint-Gorges ou un Coteaux-du- Layon, mais votre vin de jardin pourrait très vite devenir une référence au sein de votre bande d'amis.
Du cèdre au vigne
Bérénice et Alain, un couple de bordelais, produit leur propre cuvée depuis une dizaine d'année. Ils ont transformé une partie de leur jardin en micro-vignoble, après que la tempête de 1999 a couché à terre leur beau et grand cèdre, libérant ainsi plus d'espace que nécessaire. "Tout était démoli, se souvient Alain Ricard, apprenti viticulteur. Et on s'est dit, au fond, on ne va pas faire une pelouse on va planter de la vigne " Sitôt dit, sitôt fait. Très vite, 70 pieds de merlot et de cabernet, les cépages locaux, s'alignent dans leur jardin.
La vendange dans la peau
La première vendange en 2005 ne permet de récupérer que huit kilos de grappe. Insuffisant pour vinifier le raisin. Bérénice Chang Ricard, ancienne biologiste moléculaire à l'INRA, pousse ses recherches et suit des stages viticoles, qui développement un peu plus encore son intérêt pour le "nectar des dieux". De ces études et des 10 ans de viticulture "maison" est sorti l'ouvrage Micro-vino, un guide pour apprendre à réaliser son propre vin, de la plantation des pieds de vignes à la vinification de 20 à 100 kg de raisins.
Boire ou partir, il faut choisir
Produire son propre vin demande quelques concessions. L'été étant une période charnière, le couple a dû renoncer à partir en vacances à la belle saison. Leur consolation ? Le moment des vendanges, qui sonne le début de la récréation pour les amis venus leur prêter main forte... et pied fort : le raisin est foulé à l'ancienne dans des petits tonneaux. Si les premiers crus produits par les Ricard ne sont pas restés dans les annales, les millésimes les plus récents n'ont pas à rougir face aux vins de pays que l'on trouve sur le marché. " Il est très bon ! ", s'enthousiasme un ami du couple. Bérénice confirme et re-signe pour 10 ans.