Le thé s'expose au Musée Guimet : suivez le guide !
Depuis le 5 octobre dernier et jusqu'au 7 janvier 2013, le thé se dévoile au Musée Guimet des Arts Asiatiques à Paris. Originaire de Chine, cette boisson millénaire voit son patrimoine culturel ainsi mis en valeur Un cycle de films et de conférences "Saveurs du Thé, saveurs d’Asie" accompagnent l’expo. Visite guidée.
Pour distinguer le raffinement gustatif de leurs divers thés, les chinois les classent depuis environ 500 ans en 6 familles : thés verts, rouges, wulong, sombres, blancs et jaunes, tous pouvant de plus être aromatisés aux fleurs de jasmin, de rose, d’orchidées …
Le thé, objet rituel et culturel
C’est sous la dynastie des Tang (618- 907) alors que le thé est déjà formellement introduit à la cour que ses rituels et les objets du thé connaissent un premier apogée. C’est vers l’an 760 que Lu Yu écrit son célèbre ouvrage "Cha Jing", « Le Classique du Thé », établissant tout un code de cérémonial autour du thé et de sa consommation, qui fait encore autorité de nos jours.
Toujours sous les Tang, le Bouddhisme devient religion d’Etat et intègre encore plus le thé et son cérémonial traditionnel dans le fonctionnement de la cour et de l’administration. Le thé est alors, et jusqu’en 1842, soumis à un monopole de l’Empereur de Chine, comme le sont également la soie et la porcelaine.
Par la suite le thé s’installe aussi dans la société civile et dans le monde des arts. Ainsi une pièce de l’expo, un manuscrit du Xe siècle, fait état d’une joute oratoire entre lettrés qui finissent par opter pour la spiritualité du thé et contre l’ivresse du vin.
Du thé bouilli au thé infusé
Ce sont les moines bouddhistes qui emportent le thé vers le Japon et la Corée dès le VIIIe siècle de notre ère. La culture et la consommation du thé, outil de méditation et d’éveil spirituel, y restent longtemps attachées aux monastères.
Partout où le thé arrive il devient une sorte de boisson culte et génère des développements artistiques importants dans le domaine des grès et puis de la porcelaine et aussi et de la dinanderie et puis de l’orfèvrerie.
L’exposition nous montre l’évolution des modes de consommation :
- Le thé bouilli en soupière sous les T’ang (618-907)
- Le thé battu en galettes sous les Song (960-1279)
- Le thé infusé en feuilles sous les Ming (1368-1644)
Ces derniers influencent et même façonnent au fil des dynasties les arts ancillaires, des ustensiles de préparation aux récipients de dégustation, bols, zhongs, coupes, tasses, verseuses et théières.
L'arrivée du thé en Europe
Lorsque le thé arrive en Europe au XVI e siècle il a déjà une histoire de plusieurs millénaires. Son introduction génère là aussi tout un développement artistique pour la fabrication des ustensiles, notamment boîtes à thé, théières et services à thé, en porcelaine de Saxe ou de Sèvres, en faïence de Rouen ou de Staffordshire et de nombreuses autres manufactures.
L’exposition montre toutes ces étapes au fil des objets attachés au thé, tous choisis avec érudition, et provenant en majeure partie des collections propres de Guimet.
Quelle superbe ouverture sur les richesses des grès, porcelaines et émaux, les objets en or et en argent, que le goût du thé a suscités en stimulant l’imagination des artisans créateurs !
En savoir plus sur le thé : la boutique du musée Guimet
Coté pratique, notez qu’à cette occasion la librairie du Musée Guimet propose un choix très complet d’ouvrages sur le thé, nombreux à avoir été publiés depuis une dizaine d’années.
Un tout nouveau DVD "Le Monde de Thé", montrant en grand détail la culture et la fabrication de différents thés fins en Chine, au Japon, en Inde et au Sri Lanka est également en vente. Un must pour amateurs de thé.
WWW.MONDEDETHE-DVD.COM , présenté comme premier film du cycle « Saveurs du Thé, saveurs d’Asie » à l’auditorium du musée.
Le site du Musée Guimet : voir
Crédits photo : Barbara Dufrêne