Coline Faulquier : "Je rêve d'être à la tête d'un restaurant étoilé"
Chef de son restaurant à Marseille, Coline Faulquier vient d'entamer une collaboration avec Les Commis, service qui met à disposition des clients des plats gastronomiques. Elle évoque pour nous son parcours, Top Chef et ses projets.
Le JournalDesFemmes : Votre premier restaurant a ouvert le 7 mars 2016, l'émission Top Chef a-t-elle été un tremplin ?
Coline Faulquier : La Pergola était un projet que je nourrissais avec mon mari depuis longtemps déjà. Le concours Top Chef a seulement accéléré les choses même si cela a aussi joué le jour de l'inauguration. On a ouvert le lundi et le mardi le restaurant était plein. Les clients sont venus confiants parce qu'ils me connaissaient déjà grâce à l'émission.
Comment avez-vous pensé votre restaurant ?
C'est un endroit sans prétention, accessible à tous. Je voulais vraiment une ambiance conviviale et une cuisine de marché, des produits du terroir. Chaque jour je propose deux entrées, deux plats et deux desserts. Cela me permet de créer quotidiennement quelque chose de nouveau en fonction des arrivées de produits. Je veux que les clients découvrent des aliments ou qu'ils mangent des produits qu'ils n'aimaient pas forcément.
Quelle est la prochaine étape de votre carrière ?
Pour l'instant ce restaurant me permet de prendre confiance en moi. Mais j'ai toujours rêvé d'étoiles. J'aimerais être à la tête d'un restaurant étoilé entouré d'une brigade. Je commence petit mais je souhaite aller loin.
Pourquoi avez-vous participé à Top Chef ?
C'était une évidence pour moi, pour savoir où j'en étais. Je m'étais toujours dit "je m'inscrirais quand je serais grande".
Que retenez-vous du concours ?
Top Chef c'est une vraie expérience humaine. Un privilège plus qu'un concours. Il existe une réelle solidarité et les chefs nous poussent sans relâche. C'est un peu comme des cours particuliers avec de grands noms de la cuisine. Mais c'est aussi un concours et il faut être très fort mentalement pour supporter la pression et l'éloignement familial et professionnel. Je n'ai pas vu mon fils pendant un mois et c'est ce qui m'a le plus manqué.
Quelles épreuves vous ont particulièrement marqué ?
Celle de Michel Guérard car il nous a poussé jusqu'au bout. Devoir cuisiner avec seulement 10 g de beurre est un véritable challenge. Ma cuisine lui a plu alors que demander de mieux (rires, ndlr). Je retiens également l'épreuve de Pierre Gagnaire sur l'amertume parce qu'il y a eu un réel partage.
Vous êtes la seule femme dans le top 4. Avez-vous le sentiment de devoir plus vous battre ?
Ce n'est pas un métier fermé aux femmes, il faut juste avoir le physique et le mental. La plupart des femmes veulent fonder une famille et n'ont donc pas le mental pour supporter ce type de compétition. Pour d'autres, c'est le physique qui ne suit pas car en cuisine on doit forcément porter des choses lourdes. Plus qu'une bataille contre les hommes, c'est un combat contre soi quand on est une femme dans ce milieu.