Lollapalooza: Jean Imbert donne le la

Pour sa première édition à Paris les 22 et 23 juillet 2017, le légendaire festival Lollapalooza met les petits plats dans les grands en proposant Lolla Chef, un espace entièrement dédié à l'art culinaire. Jean Imbert son parrain nous a parlé de cet événement qui s'annonce bien orchestré.

Lollapalooza: Jean Imbert donne le la
© Etienne

Les 22 et 23 juillet 2017, le légendaire festival américain Lollapalooza posera sa batterie de scènes à Paris pour la première fois. Le public de l'hippodrome de Longchamp vibrera aux sons de The Weeknd, London Grammar, Red Hot Chili Peppers ou encore Lana Del Rey. Si la programmation s'annonce internationale, côté fourneaux, ce sont sept chefs français qui proposeront des compositions originales, façon street-food gastronomique. Lollapalooza a en effet imaginé Lolla Chef, un espace dédié à l'art culinaire français. Menés par Jean Imbert, Eric Guérin, Denny Imbroisi, Yoni Saada, Juan Arbelaez, Christophe Adam et Yann Couvreur accorderont leur violon pour régaler les festivaliers entre deux déhanchés. Parrain de cette première édition, Jean Imbert a répondu à nos questions, tranquillo

Le JournalDesFemmes.com : Comment s'est faite la collaboration pour le Festival ?
Jean Imbert : Je collabore déjà avec la société organisatrice de spectacles Live Nation. Lorsqu'elle fait venir des artistes en France, notamment américains, je cuisine pour eux. Quand Live Nation a décidé de récupérer le Festival Lollapalooza en France, le Directeur avait envie de mettre en avant la gastronomie française. Il a pensé à moi et j'ai évidemment accepté.

Vous avez invité Eric Guérin, Denny Imbroisi, Yoni Saada, Juan Arbelaez, Christophe Adam, Yann Couvreur, chefs ou pâtissiers. Pourquoi eux ?
Nous sommes quasiment tous de la même génération, ce qui crée des liens. Nous aimons voyager et découvrir des produits, les partager. Parmi ces six chefs, il y a un Colombien, un Italien, deux Bretons : ça fait un beau mélange de saveurs. Et puis surtout parce que nous partageons l'amour des bons produits, de la cuisine accessible et détendue.

Que représente la musique dans votre quotidien ? 
Lorsque j'en écoute, c'est souvent en voiture ou à vélo. Ce que je préfère dans la musique c'est surtout la rencontre avec les artistes. Aller les voir en concert ou en studio pour comprendre leur univers musical. C'est ce qui me fait vraiment triper.

Y'a-t-il des artistes du Festival que vous écoutez plus particulièrement ?
Pour être très honnête, je ne suis pas très au fait des nouveautés. Petit, j'écoutais pas mal de hip hop, mes parents eux, de la variété française. Je suis un peu un mix de ça. J'ai tendance à écouter ceux que je connais personnellement finalement. IAM, The Weeknd, que j'ai déjà rencontré par exemple. Je vais profiter du Festival pour faire des découvertes. Entendre d'une oreille et écouter le beurre crépiter de l'autre.

Chef d'orchestre / chef d'une brigade : même combat ?
Dans l'esprit oui. On donne le la : le chef d'orchestre avec ses baguettes, nous avec nos couteaux. On dit souvent que le chef ne cuisine pas, ce qui n'est pas totalement faux. Il donne le timing, le tempo, les goûts, un peu à la façon du chef d'orchestre qui ne joue pas d'instruments mais met tout le monde en harmonie.

Menez-vous votre brigade à la baguette ?
Mener sa brigade à la baguette c'est comme vouloir être-dessus de la mêlée et ce n'est pas l'esprit que je veux insuffler. Je travaille avec des cuisiniers depuis très longtemps, 5, 12 ans pour certains. Je pense être à l'écoute, je leur laisse la liberté de s'exprimer. Finalement, c'est plutôt à eux qu'il faudrait poser la question.  

Une partition / une recette : même processus de création ?
Plus pour la pâtisserie que la cuisine. Une partition, c'est quelque chose qu'il faut suivre à la lettre. Excepté le tempo, c'est difficile de la changer. Une fiche technique de plat salé c'est facilement adaptable. Il y a peut-être une fiche technique de ratatouille mais 100 façons de la cuisiner. Alors qu'il n'y pas 100 façons de jouer du Mozart.  

Être sur scène / être en service : même show ?
Oui et non. Sur scène, l'artiste est face aux gens, en cuisine, on est plutôt dans l'ombre. A la rigueur le show se fait lorsqu'on sort de la cuisine en fin de service. Je ne suis pas très bon en "scène". Je me souviens avoir dansé pendant le concert de Woodkid devant 15 000 personnes. J'en ai tremblé pendant 5 minutes après.

Que ressentez-vous lorsqu'on fait un concert de louanges ?  
Je suis de nature timide donc très rapidement, je deviens tout rouge. Je suis flatté et je ne sais pas dire quoi d'autre que "merci beaucoup". Je reste un éternel enfant, jamais blasé d'une rencontre ou d'un compliment. Ça me touche toujours autant.

Quelle est votre meilleure adresse pour vous taper la cloche ? (faire un bon repas)
Le Coquillage, le restaurant d'Olivier Roellinger à Cancale en Bretagne.

Quelle est la batterie de cuisine indispensable pour un chef ?
Le couteau. C'est un ustensile très personnel car selon la façon d'un chef de couper, le fil du couteau change. Finalement, un couteau, c'est comme une femme, ça ne se prête pas (rires).   

Quel est votre violon d'Ingres ? (hobby)
C'est le restaurant de Christian Constant que j'admire beaucoup. Blague à part, le sport, le cinéma. C'est assez bateau, ça fait très lettre de motivation mes hobbies...

Qu'est-ce qui vous fait battre la chamade ?
Quelqu'un.

Quelle est votre recette imparable pour faire une entrée en fanfare ?
Quand je pense à un menu, j'aime commencer par des plats très visuels, très esthétiques. Ça donne le la justement. Côté saveurs, je trouve que c'est intéressant de débuter par quelque chose d'acide. Ça réveille le palais qui est encore neuf. Ça éclate en bouche.

La tendance culinaire sur laquelle vous mettez un bémol ?
Le burger. Ce n'est pas ma came. Je préfère cuisiner les fruits de notre patrimoine. Les promouvoir avec des recettes plus "typiques".

La recette sans tambour ni trompette (sans faste, simple) que vous préférez ?
Croquer dans une tomate. Je reviens de Montréal où j'ai eu la chance de visiter un vieux potager. J'y ai croqué les meilleures tomates, les meilleurs radis. En consommant les produits hors saison et transformés, on a oublié quels étaient leurs goûts, leurs parfums. Quand les produits sont bons, ils se suffisent à eux-mêmes.

Vous êtes plutôt Mozart ou Mozart (dessert) ?
Mozart l'artiste qu'il m'arrive d'écouter en voiture.

Vous êtes plutôt opéra ou Opéra (dessert) ?
L'Opéra est l'un de mes gâteaux préférés mais j'ai eu la chance lors de mes voyages d'aller dans des opéras extraordinaires. Celui de Sydney, Venise. J'en garde un souvenir incroyable. Donc, je dirais aller à l'opéra en mangeant un Opéra.

Lollapalooza les 22 et 23 juillet 2017 à l'hippodrome de Longchamp

© Lollapalooza