Les labels sur nos étiquettes d'emballages : démêler le vrai du faux

Appellation d'origine protégée, Fairtrade, Agriculture Biologique : avec ce florilège de labels, la balade au supermarché se transforme vite en casse-tête chinois. Pour s'y retrouver dans cette jungle des appellations, on passe tout au crible.

Les labels sur nos étiquettes d'emballages : démêler le vrai du faux
© Daniel J?dzura - 123RF

Respect de l'environnement, commerce équitable, abolition des OGM ou bien-être animal : de multiples critères s'ajoutent au cahier des charges des labels auréolés de logos colorés. Plusieurs interrogations demeurent pourtant en suspens : tous les labels présents sur nos étiquettes d'emballages sont-ils similaires ? Comment les identifier ? Et peut-on accorder une confiance aveugle quant à la qualité des produits qui en sont estampillés ? On vous donne les cartes pour choisir d'un œil avisé les aliments qui répondent à vos convictions

Un label alimentaire, c'est quoi ?

Le but central d'un label : rehausser l'image d'un produit et de ses caractéristiques propres, en jouant sur la transparence et en garantissant au consommateur une fabrication, une cultivation et une commercialisation soumise à un cahier des charges strict. Ce dernier se concentrera sur différents critères que sont l'environnement, la qualité supérieure, l'origine ou encore le bien-être.

Les labels officiels reconnus par les pouvoirs publics

De façon synthétique, les labels officiels se scindent en quatre familles thématiques :

  • Ceux liés à l'origine géographique du produit : l'appellation d'origine contrôlée (AOC) ; l'appellation d'origine protégée (AOP) ; l'indication géographique protégée (IGP). L'objectif ? Faire fusionner la zone géographique aux caractéristiques intrinsèques à l'aliment.
  • Ceux accolés à un gage de qualité supérieure : notamment le Label Rouge, relié à une image et à des conditions de production ultimes au regard de produits équivalents.
  • Ceux prônant le respect de l'environnement et du bien-être : le duo Agriculture Biologique (AB) et Bio Europe. Y demeurent proscrits les engrais chimiques de synthèse, les pesticides ainsi que les OGM avec une souplesse de 0,9 % de traces d'OGM.
  • Celui associé à un savoir-faire traditionnel : la Spécialité traditionnelle garantie (STG), fondée sur une qualité due à des méthodes de composition, de fabrication et de transformation traditionnelles, typiques, régionales ou même locales. L'aliment peut cependant être confectionné en dehors de sa zone originelle.

Les limites des labels officiels : même si les catégories du cahier des charges peuvent fusionner entre elles, il ne s'agit que d'une option et non d'une obligation. On n'est donc pas en mesure dvaluer l'aliment dans son intégralité et de faire interagir le respect de l'environnement, avec le degré de transformation du produit ou la qualité nutritionnelle. 

À cela s'ajoute la non prise en considération du potentiel santé, autrement dit l'aptitude d'un aliment à opérer de façon bénéfique pour notre corps, et basé sur un pilier nutritionnel et structurel. En bref, ce potentiel est réduit en cendres en présence de produits ultra-transformés.

Les signes non officiels

Les exemples précédents se distinguent des labels privés mis en œuvre par des acteurs non gouvernementaux comme des collectifs, des associations ou des entreprises. En voici une liste non exhaustive :

  • Dans la case équitable, des labels à l'instar de Fairtrade ou Fair for life prônent des valeurs sociales, environnementales, économiques et responsables.
  • Dans la catégorie bio, on garantit des pratiques sociales et agricoles irréprochables. Dans le cas de Bio Cohérence, élevages hors-sol, engrais chimiques ou pesticides sont totalement bannis. On ne s'arrête pas là : les temps de transports sont minimisés, les fermes 100 % bio, les animaux placés dans des espaces en plein air et les circuits-courts privilégiés. L'association Démeter, elle, joue en plus la carte de l'agriculture biodynamique en enrichissant et en fertilisant les sols.

Prenez garde : à côté de ces labels, nos rayons sont truffés de logos faussés. "Saveur de l'année" ou " Élu produit de l'année ", correspondent à des stratégies marketing mises en place par les industriels pour accroître l'attractivité et les ventes de leurs produits. Il en est de même pour des labels dits durables ", qui restent ancrés dans un objectif de mondialisation avec pour leitmotiv d'augmenter rapidement les rendements en baissant les coûts.

Pour s'orienter et éviter la publicité mensongère : "La Boussole des Labels"

La Boussole des Labels, sous la houlette des associations Fair(e), Bio Consom'Acteurs et Actionaid, a passé au peigne fin 18 labels alimentaires (principalement bios et équitables) brassant 30 critères environnementaux, sociaux et économiques.

Au final, du côté équitable, les produits labellisés Fair for life, Fair trade ou Bio équitable France cochent l'ensemble des attentes du cahier des charges. Même constat au niveau biologique pour les labels privés Démeter, Bio Cohérence ou Nature et Progrès.

En revanche, les labels publics cultissimes à l'image de AB ne raflent pas la palme avec leur manque de considération du bien-être animal et des garanties sociales et sociétales. Encore pire, les labels dits de " qualité " comme Bleu-Blanc-Cœur ou Label Rouge autorisent les pesticides, les cultures sous serres chauffées et les OGM.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur l'application " My Label ", à laquelle La Boussole des Labels s'est associée. Au supermarché, n'oubliez pas de choisir des logos en adéquation avec vos attentes et de vérifier l'absence d'ingrédients ultra-transformés.