Pénurie de blé noir : la fin des galettes de sarrasin ?

La guerre en Ukraine engendre plusieurs pénuries. Après l'huile, la farine et le carburant, le blé noir et donc la farine de sarrasin pourraient être les prochains. Des association lancent un appel à l'aide pour relancer la culture de blé noir français.

Pénurie de blé noir : la fin des galettes de sarrasin ?
© cokemomo/123RF

Huile, farine, essence, la France fait face a des pénuries consécutives depuis le début de la guerre en Ukraine. Le blé noir est le prochain sur la liste. Utilisé pour faire la farine de sarrasin, ce blé permet de cuisiner un plat emblématique de la cuisine française, la galette bretonne

La fin des galettes ?

Que les friands de galettes se rassurent, ils pourront en déguster cette été et jusqu'à la fin de l'année. En revanche, dès le printemps 2023, elles risquent de manquer et leur prix d'augmenter. "Le coût d'une galette au beurre vendu 2€, c'est 10 à 12 centimes. Mais on a déjà encaissé la hausse des prix de l'énergie {...] tout ça se cumule" indique Gilles Stéphan, le président de la Fédération des crêperies de Bretagne à nos confrères de Télégramme. Cette pénurie pourrait aussi avoir des conséquences pour les restaurateurs. Christine Hay-Colloc, qui tient une crêperie à Brest raconte à nos confrères de TF1 : "C'est une denrée rare. [...] S'il n'y a plus de blé noir, c'est la moitié du chiffre d'affaires qui en subit les conséquences."

Pourquoi y aurait-il une pénurie de blé noir en France ?

La France dépend de la Russie et de l'Ukraine, les premiers producteurs et exportateurs de blé noir dans le monde. Et malheureusement "le prix du blé noir venu de Chine est devenu exorbitant avec la hausse de coût des transports" explique Jean Paulic, le président et directeur général de la minoterie Paulic dans le Morbihan à nos confrères du Figaro.

En France, la culture est en baisse. Les agriculteurs se tournent vers des cultures avec plus de rendement, comme le colza, l'orge ou le blé. Le blé noir d'Indication Géographique Protégée (IGP) de Bretagne est le plus mis à mal. Selon Ouest-France, 100 à 150 agriculteurs manquent à l'appel cette année. Entre 5000 et 10000 tonnes de blé noir pourraient venir à manquer avant même la fin de 2022, selon le Figaro.

Comment pallier la pénurie ? 

Depuis le mois d'avril, l'association Blé noir tradition de Bretagne a lancé un appel au secours dans le but d'inciter les agriculteurs à semer le blé noir. La période de sème étant très courte, entre le 15 mai et le 15 juin. Les associations rassurent, il n'y a pas encore de pénurie, mais sans les récoltes, le blé noir va manquer dès le printemps 2022.