La France va-t-elle vers une crise alimentaire majeure ?

Depuis quelques mois et avec la guerre en Ukraine, la France est touchée par des pénuries consécutives ainsi qu'une forte inflation. Un syndicat agricole s'inquiète de la situation alimentaire.

La France va-t-elle vers une crise alimentaire majeure ?
© Photo by John Cameron on Unsplash

La France traverse depuis plusieurs semaines des pénuries en tout genre, des matières premières en passant par la viande. Le MODEF, Mouvement de défenses des exploitants familiaux, un syndicat agricole, alerte sur la crise alimentaire majeure qui touche le pays actuellement et qui pourrait selon lui être sans précédent. 

Vers une crise alimentaire majeure ? 

En plus de toute une liste de revendication pour le monde agricole, le MODEF veut tirer la sonnette d'alarme sur la crise alimentaire en France, dans son communiqué de presse publié le 8 juin dernier. Pour lui, outre la guerre en Ukraine qui engendre des pénuries, le problème se trouve dans le manque d'autonomie alimentaire du pays, qui est d'autant plus "fragilisée" depuis le début du conflit. Selon le communiqué, la France importe 20% de sa consommation et sur certains produits agricoles, l'importation atteint presque les 50%, "moins d'un fruit sur trois consommés est d'origine française", de plus "environ 40% des protéines végétales sont importées".

La situation peut être maîtrisée

Le bilan du MODEF n'es pas très encourageant et l'association réclame de l'aide au ministère de l'agriculture pour garantir l'accès à une alimentation saine et produite en France. Mais selon Pascal Lamy, ancien directeur de OMC et coordinateur des instituts de recherches Jacques Delors, la crise peut être maîtrisée, même si c'est "une tempête qui va durer" explique-t-il au micro de franceinfo. Pour lui, deux solutions s'imposent, d'abord aider les foyers les plus modestes en ciblant "les personnes qui en ont besoin". Parce que "il y a dans le monde suffisamment de nourriture pour nourrir ce qui ont faim" mais "les prix ont augmenté de 30% à 40%" depuis le début de l'année. Investir dans la production française et innover dans l'agriculture pourrait répondre en partie au problème.