"Du racket organisé" : à Saint-Tropez, la somme folle demandée par les restaurateurs juste pour avoir le droit de réserver
Des restaurants tropéziens ont fait un tollé en imposant une dépense minimale de milliers d'euros pour des réservations au sein de leur établissement. Et le scandale ne s'arrête pas là…
Envie de vous restaurer lors de votre séjour à Saint-Tropez ? Cela va vous en coûter ! Var Matin a révélé que plusieurs établissements réclament un minimum de dépenses de plus de 4 000 euros par table. Une pratique plus courante qu'on ne le croit dans la ville de la jet-set.
Une réservation qui en coûte
Bien que Saint-Tropez soit connue pour son luxe et son excentricité, la dernière nouvelle en date en a choqué plus d'un. En effet, une enquête de Var-Matin a révélé que certains restaurants tropéziens exigent un minimum de dépenses de plus de 4 000 euros par table ou de 1 400 euros par personne. "On vous demande vos nom et prénom. Il est vérifié si vous êtes enregistrés dans leur fichier. C'est à ce moment-là qu'est évalué ce que vous avez déjà dépensé, commandé en boissons… jusqu'au pourboire", peut-on lire dans l'article. Il faut alors assurer un montant de dépenses ''pour espérer décrocher une table dans un des restaurants-clubs les plus courus de Saint-Tropez".
D'autre part, ces établissements imposent des pourboires "forcés" arrondis au millier d'euros supplémentaires au moment du paiement par carte bancaire. "L'autre soir, un ami italien s'est fait rattraper sur le parking parce que le tip de 500 euros n'était pas assez élevé. Le personnel lui a demandé de laisser 20% de la note. Et que 'c'était comme ça'. Quelle est cette manière de faire ? Nous devenons les otages de ces gens-là ! ", s'insurge une cliente interrogée par le média.
Et si vous n'avez pas dépensé cette somme lors de votre précédente visite ou laissé un pourboire suffisamment important, la base de données l'indiquera et vos prochaines réservations vous seront refusées. "Si le nom ne fait pas tilt et que vous n'êtes pas dans la première catégorie, on vous répond que le restaurant est complet jusqu'à fin août. On vous dirige alors aimablement vers un des autres restaurants du groupe".
Des sanctions prévues
La maire de Saint-Tropez, Sylvie Siri, a déploré l'existence de ces pratiques de plus en plus répandues. ''Ces faits sont pour moi extrêmement choquants, car malheureusement bien réels". Elle compare ce montant minimum à de "l'extorsion de fonds pure et simple, bien différente de la saisie de l'empreinte d'une carte bancaire''.
Elle s'est également insurgée contre la pratique du pourboire forcé, qu'elle assimile à du "racket organisé". ''Nous sommes encore bien loin de l'essence même d'un pourboire, qui représente la satisfaction du client, lequel pourboire est versé au gré du consommateur et qui ne fait pas partie de l'addition, puisqu'en France, le service est compris", affirme-t-elle.
Sylvie Siri s'est enfin penchée sur l'illégalité des bases de données clientèle créées "au mépris des textes relatifs à la protection des données personnelles. Cette base de données n'est ni plus ni moins qu'un traçage purement illégal, dès lors que le consentement n'est pas requis." Les restaurants coupables pourraient ainsi se voir retirer les licences de nuit, a-t-elle déclaré.