Carrefour dénonce les marques qui réduisent les quantités tout en augmentant le prix de leurs produits
L'enseigne appose désormais une étiquette sur les produits ayant diminué leur poids tout en augmentant le prix. Voici une première liste des aliments concernés.
Réduire le contenu tout en augmentant le prix, cela a un nom : la shrinkflation. Une pratique qui s'est répandue depuis le début de l'inflation avec la hausse des coûts de production des industriels et des matières premières. Désormais, les produits concernés par ce phénomène seront signalés dans les magasins Carrefour par une étiquette.
Signaler les produits coupables d'inflation
Depuis le 11 septembre, dans les magasins Carrefour, 26 articles portent désormais la mention : "Ce produit a vu son contenant baisser et son prix augmenter. Nous nous engageons à renégocier ce tarif ". Le géant de la distribution souhaite ainsi aviser le consommateur que l'article qu'il achète a subi une shrinkflation. "Aujourd'hui, les prix ont trop augmenté, les industriels ont franchi la ligne jaune", explique Stefen Bompais, directeur de la communication clients de Carrefour, interrogé par LSA. "Tant que les prix n'auront pas bougé, ces étiquettes resteront en magasin", prévient-il.
Quels sont les produits touchés par la shrinkflation ?
La signalisation vise donc 26 produits :
- 9 paquets de glace (Viennetta, Côte d'or, Milka, Oreo, Daim, la Laitière),
- 4 boîtes de capsules de café,
- 3 boissons d'Ice Tea Lipton,
- 3 boîtes de chocolats Lindt,
- 2 paquets de chips Lay's,
- 2 aérosols pour faire le ménage Pliz,
- 1 boîte de lait en poudre Guigoz pour bébé,
- 1 pot de mayonnaise Amora,
- 1 boîte de poisson surgelé Findus.
Dans le détail, les boîtes de chocolats de Lindt présentent six bouchées de moins, soit 20% du poids en moins, mais une hausse du prix au kilo de 30% depuis 2020. Autre exemple : une bouteille de Lipton IceTea a vu son prix au litre augmenter de plus de 40% alors que sa contenance passe de 1,5 à 1,25 litre.
"Une opération de communication"
Si la démarche de Carrefour participe à la transparence entre distributeur et consommateur, d'autres pointent l'intérêt de l'enseigne à rejeter la faute sur les industriels. C'est notamment le cas de 60 millions de consommateurs qui dénonce "une opération de communication". Invité sur France Inter, Lionel Maugain, journaliste au sein du magazine, rappelle que l'enseigne a elle-même usé de la pratique : "Ils sont gonflés de faire tout ce tambourinage autour de l'inflation masquée, alors qu'eux-mêmes ont démarré au mois de mai". Il cite notamment la gamme de premier prix en légumes à 0,99 € de l'enseigne. Pour "tenir cette promesse, Carrefour est passé d'un paquet de trois salades sucrines à deux sucrines", explique-t-il.
Bruno Le Maire a déjà annoncé sur France Info qu'un texte de loi sera présenté début octobre "une disposition qui obligera les industriels à faire figurer de manière très visible la réduction de contenu quand ils gardent le même packaging".