Des centaines d'emplois menacés - cette marque française iconique de nos cuisines est en danger
Ce mercredi, plusieurs centaines de salariés du groupe ont manifesté pour sauver leurs emplois. Voici pourquoi cette marque française incontournable de nos cuisines est en péril.
"Écologie oui, mais nos emplois aussi", pouvait-on lire sur les banderoles des manifestants ce matin devant l'Assemblée Nationale. Les salariés et syndicats de ce célèbre groupe français se sont rassemblés aujourd'hui pour faire pression sur le gouvernement. En effet, jeudi 4 avril 2024, les députés examineront une proposition de loi visant à interdire certains composants présents dans les ustensiles de cette entreprise. Pourquoi ces composants posent-ils problème ? L'une des molécules, utilisée notamment pour la fabrication de revêtements antiadhésifs, serait particulièrement polluante et pourrait devenir un enjeu de santé publique. Un argument réfuté par l'entreprise, qui défend bec et ongles ses intérêts.
Un ustensile du quotidien pointé du doigt
On vous a sûrement déjà fait la remarque au moins une fois : "Attention aux poêles rayées ou abîmées". En effet, les poêles antiadhésives peuvent contenir des polyfluoroalkylés et perfluoroalkylés (aussi appelés PFAS), des composants qui pourraient être nocifs pour la santé si le revêtement est endommagé. Mais c'est surtout le caractère polluant qui est aujourd'hui pointé du doigt, car le danger d'une utilisation quotidienne de tels ustensiles est désormais maîtrisé par les fabricants. En effet, ces composants sont surnommés "polluants éternels" en raison de leur stabilité chimique qui les rend quasiment indestructibles ! C'est en partie pour cette raison que le député écologiste Nicolas Thierry a présenté une proposition de loi visant à interdire la fabrication, l'exportation, l'importation et la mise sur le marché de produits contenant des PFAS dès le 1ᵉʳ janvier 2026.
Un texte qui a suscité la vive réaction de l'entreprise SEB, propriétaire de Tefal, une marque française très connue pour ses poêles antiadhésives : "Si cette loi passe au 1ᵉʳ janvier, il y a 1500 salariés de l'usine de Rumilly (Haute-Savoie) et 300 de Tournus (Saône-et-Loire) qui vont s'arrêter, car il n'y aura plus de travail pour eux", a déclaré Jean-Baptiste Perret, coordinateur du syndicat CFE CGC au sein du groupe SEB sur RMC. Selon Thierry de La Tour d'Artaise, le président du groupe SEB, le PFAS utilisé dans leurs poêles "n'est pas considéré comme nocif pour la santé ou l'environnement par les autorités sanitaires". Une affirmation qui s'appuierait sur "près d'une centaine d'études", a-t-il insisté dans une interview accordée à La Tribune. Entre l'aspect social et environnemental, le gouvernement doit encore trancher.