Tous les sommeliers le savent, il ne faut jamais tenir son verre de vin de cette manière
Pour apprécier toutes les saveurs d'un grand cru (et faire un tant soit peu bonne impression en société), encore faut-il ne pas commettre cette erreur en tenant son verre…
Impossible d'apprécier un bon vin sans un verre ad hoc. Tout sauf un vulgaire réceptacle choisi au petit bonheur la chance dans le placard, c'est un écrin taillé sur mesure qui doit mettre en valeur chaque bouteille. Et pour cause, ses attributs (forme, couleur, épaisseur, matériau…) influent directement sur nos perceptions visuelles, olfactives et gustatives.
Quel est le verre parfait ? Difficile de le dire de but en blanc, tant la réponse dépend des types de vin et des propriétés organoleptiques qui leur sont propres. Certains points apparaissent néanmoins évidents. Pour contempler une robe, on laissera les verres noirs dans le vaisselier (sauf à vouloir se prêter au petit jeu des dégustations à l'aveugle) au profit des verres transparents. Un calice large favorise l'oxygénation du vin et la libération des arômes. La forme de l'ouverture compte aussi, puisqu'elle régule la vitesse à laquelle la boisson va s'écouler, du bout de la langue jusqu'au fond de la gorge : resserrée, elle met l'accent sur l'acidité ; droite, elle révèle les arômes sucrés. Et ce ne sont là que des exemples parmi tant d'autres. Autant vous pouvez confondre un verre à Bourgogne et un verre à Bordeaux (hormis quelques initiés, personne ne vous en tiendra rigueur), autant vous risquez de braquer toute l'assistance en tenant mal votre verre – ou de voir vos convives s'étrangler en plein milieu du repas avec un Côtes du Rhône, c'est selon. Qui plus est si vous dînez dans un restaurant assez chic où tout le monde a les codes… La pire des erreurs ? Attraper votre verre par le globe, comme le rappelle Emmanuel Delmas, sommelier, consultant en vins et formateur en œnologie sur sa chaîne YouTube. Et ce pour deux raisons majeures : "on réchauffe le vin à l'intérieur, et en plus, si vous avez les mains sales, ça ne fait pas propre", martèle l'expert.
Pour ne pas dénaturer le vin ni laisser des traces de doigts, il faut donc viser plus bas. Logique, en un sens. Si les verres à vin sont toujours perchés sur des tiges, ce n'est pas simplement pour faire joli : c'est surtout pour qu'on les saisisse. Pour Emmanuel Delmas, c'est assurément le plus simple, le plus décontracté et le plus naturel. Quid de le tenir par le pied, entre le pouce et l'index, comme le préconisent certains ? "C'est un peu guindé, c'est pompeux, c'est dommage", tranche-t-il sans langue de bois. Avoir du style avec un verre à vin, c'est comme le reste : ça s'apprend.