Cet aromate star des grillades sent souvent l'arnaque – la solution pour ne pas se faire avoir
Un condiment, ça trompe parfois énormément. Surtout celui-ci, qu'on parsème tout l'été sur nos viandes et légumes grillés...
Elles fleurent bon le sud et la garrigue. Sur une côte de bœuf ou des brochettes de légumes, les herbes de Provence ensoleillent les soirées barbecue en quelques pincées. Un condiment extrêmement parfumé, souvent vendu séché, où s'entremêlent diverses plantes aromatiques emblématiques de la cuisine méditerranéenne. Lesquelles, d'ailleurs ? Ça dépend. Car étonnamment, rien n'encadre précisément la composition des herbes de Provence. On peut ainsi selon les marques y retrouver du thym, du romarin, de l'origan, de la sarriette, mais aussi du basilic, de la marjolaine, de l'estragon ou du cerfeuil.
Mais il y a plus déconcertant encore. Naïvement, on ose espérer que les herbes de Provence… viennent de Provence. Dans les faits, pourtant, c'est très rarement le cas. Dans nos supermarchés, les herbes de Provence "pure souche" ne représenteraient que 5 % des mélanges vendus sous cette dénomination. Le reste du temps, elles proviennent dans le meilleur des cas du bassin méditerranéen, sinon de Pologne ou des pays de l'Est. De quoi éteindre (un peu) le chant des cigales… Comment cela est-il possible ? Benjamine Vandeputte, animatrice de l'Association interprofessionnelle des herbes de Provence, explique à nos confrères du Parisien : "Le terme "herbes de Provence" est générique. Il peut être utilisé pour désigner tout mélange de plantes aromatiques sèches. Il n'y a aucune garantie d'origine." En d'autres termes, l'appellation n'étant pas protégée, rien n'oblige à ce que les aromates utilisés dans les mélanges soient locaux.
Il existe toutefois un moyen sûr pour se procurer des herbes de Provence "véritables" : se tourner vers celles qui sont certifiées Label rouge. "Sur un produit labellisé Label rouge, en revanche, on est assuré que toutes les herbes viennent bien de Provence", surenchérit l'experte.
La recette fait également l'objet d'une standardisation : 19 % de thym de Provence, 27 % d'origan de Provence, 27 % de romarin et 27 % de sarriette de Provence. Une différence qui se traduit en termes de prix, en moyenne 2 à 3 fois plus élevés que les mélanges ordinaires selon les références et les conditionnements.