Pesticides : ce fruit d'été est le plus contaminé, selon l'UFC-Que Choisir – 100 % des échantillons pollués
Ce fruit d'été nous attire irrésistiblement sur les étals. Sa teneur en pesticides, beaucoup moins. Dans tous les échantillons testés par l'UFC, aucun n'est épargné…
L'été signe le grand retour de fruits tombés dans l'oubli de la grisaille hivernale. Melons, pastèques, prunes, pêches, fraises… C'est un festival de couleurs et de saveurs qui s'abat sur les étals et égaie nos moules à manqué, fonds de tarte et pots à confiture, cantonnés durant des mois au trio pomme, poire et agrumes.
Si nos saladiers s'illuminent, les fruits d'été cachent pourtant une part sombre : la présence quasi récurrente de résidus de pesticides en agriculture conventionnelle. Plusieurs ONG dénoncent en particulier les PFAS, les fameux "polluants éternels" présents dans les revêtements antiadhésifs des poêles, qui investissent aussi bon nombre de produits phytosanitaires. Le recours à ces substances controversées a d'ailleurs littéralement explosé en Europe entre 2011 et 2021 : "en tendance, la proportion moyenne d'échantillons de fruits contenant des résidus de pesticides PFAS a augmenté de 617 % sur une période de 10 ans", précise Générations Futures.
Certains fruits sont malheureusement plus touchés que d'autres. En 2023, l'observatoire des pesticides de l'UFC-Que Choisir a passé au crible 63 fruits et légumes pour évaluer leur fréquence de contamination en agriculture conventionnelle. Dans la classe des fruits, c'est la cerise qui enfile le bonnet d'âne : 100 % des 23 échantillons testés renferment des résidus de pesticides, 96 % des résidus considérés à risque pour la santé par les agences réglementaires française ou européennes. En tête des substances les plus souvent détectées, le boscalide et le fluopyrame (fongicides), ainsi que la lambda-cyhalothrine (insecticide).
Faut-il pour autant renoncer aux cinq fruits et légumes par jour préconisés par le Programme National Nutrition Santé ? Non. On peut cependant veiller à varier autant que possible les fruits et légumes (pour ne pas s'exposer chroniquement aux mêmes substances) et à peler les fruits conventionnels qui peuvent l'être. Pour la cerise, qu'on ne s'hasarde généralement pas à éplucher, le bio reste certainement la meilleure option.