Les maniaques ont tous l'habitude de faire ça avec leurs œufs – c'est une grave erreur
Un brin maniaque du tablier ? Quand il s'agit des œufs, mieux vaut parfois canaliser ses pulsions…
On ne peut pas considérer qu'être maniaque en cuisine soit un défaut. Loin de là. C'est même la principale qualité des cuisiniers efficaces qui ne se laissent jamais submerger derrière les fourneaux. Parce qu'ils s'emploient à débarrasser leurs épluchures, à compartimenter dans de petits bols leurs aromates taillés, à ranger à leur place les ingrédients qui traînent, voire à charger leur lave-vaisselle (ou le bac de l'évier) au fur et à mesure, ils parviennent à conserver par tous les temps un plan de travail parfaitement propre, malgré les préparations qui s'accumulent. Au final, ils ne perdent pas de temps : ils en gagnent.
Être maniaque constitue aussi un garde-fou contre le manque d'hygiène – et tous les risques que cela entraîne. Est-on d'ailleurs jamais assez précautionneux quand on manipule des denrées ? Laver ses mains et astiquer sa planche à découper avant de travailler des aliments crus, ne pas réutiliser le même couteau pour tailler son filet de poulet et ses crudités (histoire de s'épargner une fâcheuse contamination croisée en mangeant ses carottes râpées), désinfecter régulièrement son réfrigérateur (et pas seulement une fois par an pour le grand ménage de printemps) : autant de bons réflexes, tout sauf superflus, qui devraient devenir des automatismes indépendamment de notre rapport à l'organisation…
Mais il est des cas, fort heureusement rares, où on peut être amené à pécher par excès de maniaquerie. Vous est-il déjà arrivé, à tout hasard, de doucher votre œuf sous l'eau du robinet pour éliminer une minuscule souillure sur sa coquille ? À vouloir traquer la saleté, vous avez fini par commettre une erreur critique.
Pourquoi ? Parce que les œufs, pour se défendre, s'appuient sur un bouclier défensif situé sur leur couche externe : la cuticule. Dotée d'un fort pouvoir antibactérien, elle joue le rôle de barrière naturelle contre les germes. Seulement, en les lavant, vous éliminez cette précieuse pellicule… et ouvrez grand les portes aux bactéries, qui pénétreront sans mal une coquille naturellement poreuse.
Si vos œufs sont vraiment très sales (et que vous répugnez à les déposer tels quels dans les alvéoles du frigo), contentez-vous de les essuyer avec une feuille de papier absorbant sec... et réservez le grand bain à vos feuilles de laitue !