Après une raclette, les Savoyards préparent cette recette pour utiliser les restes de pommes de terre

Vous ne savez pas quoi faire avec les reliquats de patates de la soirée raclette ? En Savoie, on sait leur donner une seconde vie très, très gourmande…

Après une raclette, les Savoyards préparent cette recette pour utiliser les restes de pommes de terre
© 123RF/malomalot

Ah ça, vous en avez épluché des patates pour votre raclette party. Peut-être un peu trop. Même si toute votre bande d'amis s'est lâchée sur les tranchettes de fromage et les assortiments de charcuterie, leur appétit d'ogre n'est pas venu à bout du stock XXL de pommes de terre à l'eau. Résultat, il vous en reste encore une bonne dizaine à écouler dans le frigo. Purée ? Soupe ? Tant qu'à faire, autant innover un peu. Pour affronter la dégringolade du mercure, vous aspirez à un plat de montagne réconfortant qui réchauffe les cœurs. Sans devoir ressortir toute la batterie de poêlons de préférence – enchaîner deux soirées raclette coup sur coup, non merci.

Dans les monts savoyards, on recycle ses patates post-raclette dans une recette paysanne infiniment gourmande. Ce n'est pas vraiment une tortilla, pas plus qu'un gratin. Et pourtant, cette spécialité traditionnelle en reprend certains marqueurs. Tiré du patois "mater la faim", le matafan de Savoie consiste en une sorte de grosse crêpe rassasiante réalisée à partir de pommes de terre bouillies et de fromage local. De quoi caler durablement la faim des skieurs et randonneurs après une virée au grand froid.

Dans Météo à la carte, Mickaël, chef d'un établissement emblématique de La Clusaz, partage sa recette. Il commence par écraser grossièrement ses pommes de terre cuites avec le fond d'une casserole (sans pour autant les réduire en purée, attention). Puis, il prépare une pâte à crêpes en fouettant 5 œufs, 300 g de farine, 125 g de lait entier ou demi-écrémé et 50 g de beurre fondu, qu'il parfume avec un trait de liqueur de sapin (à remplacer au choix par du génépi ou de la chartreuse) et des fines herbes ciselées (ici, cerfeuil et ciboulette). Il la laisse ensuite reposer 20 min au frais, avant d'y incorporer les morceaux de pommes de terre et de faire cuire le tout dans une poêle graissée sur feu doux durant quelques minutes, juste le temps que la pâte dore et se décolle légèrement des parois.

Il dépose enfin par-dessus des lamelles de tomme de Beauregard, un fromage du terroir au lait cru et à pâte molle dont la saveur rappelle quelque peu le Reblochon – comme il est difficile de s'en procurer, on peut le troquer pour du comté ou du beaufort – et termine la cuisson au four durant 15 min à 180 °C.

Un véritable "moment de partage et de convivialité, surtout en hiver", se réjouit le chef, qui s'inscrit en prime dans une veine antigaspi. Pas de quoi rester sur sa faim.