Je suis chef cuisinier dans un restaurant parisien, voici mon salaire et la plus grande difficulté dans mon métier

Le métier de cuisinier fait-il encore rêver ? Quel salaire peut-on espérer ? Nous avons interrogé une cheffe propriétaire de son restaurant à Paris et voici son témoignage.

Je suis chef cuisinier dans un restaurant parisien, voici mon salaire et la plus grande difficulté dans mon métier
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"J'ai toujours voulu ouvrir mon restaurant", nous confie Rebecca Beaufour, la jeune cheffe et propriétaire de Dante, une table chaleureuse du 10ᵉ arrondissement de la capitale. Bien que celui-ci porte le nom de l'auteur des enfers, la cheffe semble avoir réussi à en faire un petit paradis. Dans l'assiette, comme dans l'environnement de travail, la cheffe applique la même philosophie : "Tout est une question d'équilibre", résume-t-elle. Rythme, contraintes, salaire… Rebecca Beaufour nous a parlé sans filtre de son métier, qui, encore aujourd'hui, continue de la faire rêver.

C'est lors d'un stage à l'Arpège, chez Alain Passard que le déclic se fait. Rebecca Beaufour, alors étudiante en école de commerce, pénètre pour la première fois le milieu de la cuisine et ne le quittera plus. "Il m'a transmis la notion essentielle d'harmonie dans l'assiette", témoigne la cheffe. Elle intègre ensuite Ferrandi, affûte ses couteaux chez A Noste auprès de Julien Duboué, dans les cuisines du Sénat aux côtés de meilleurs ouvriers de France, puis dans les cuisines du Ritz, celles du Matignon et du Grand Véfour… Enfin, en 2022, elle touche du doigt son rêve : un lieu vient de se libérer rue de Paradis, dans le 10ᵉ arrondissement de Paris ; elle va pouvoir y créer son propre éden.

Ici, la cuisine s'articule autour des produits de saison, toujours sourcés en circuit court. Et même si au quotidien, la charge de travail est conséquente, la cheffe y trouve un certain équilibre : "Je bosse tous les jours sauf le dimanche, mais je n'ai pas la sensation de travailler", déclare-t-elle. En plus de la passion qui l'anime pour la cuisine, c'est aussi l'harmonie avec son équipe qui lui permet d'avancer. La clef ? "On communique énormément et surtout, il n'y a pas d'égo, nous confie la cheffe. Aussi, je suis bien consciente que dans ce métier prenant, il y a des jours avec et des jours sans. C'est pour cela que j'autorise chacun à prendre un jour off en plus, sans avoir à se justifier". Autre élément essentiel à l'équilibre, le salaire. Là aussi, la cheffe semble tirer son épingle du jeu : "Dès la première année d'ouverture, j'ai pu me payer entre 1500 euros et 3 000 euros net par mois", illustre la cheffe. Et si les JO n'avaient pas impacté son activité, cela aurait pu continuer ainsi : "J'ai perdu 80 % de mon chiffre d'affaires pendant cette période", déplore-t-elle. Heureusement, celle-ci a pu compter sur sa trésorerie, mais en 2025, la priorité est de renflouer les caisses ! Et en termes de rythme, ce métier est-il compatible avec un équilibre vie professionnelle, vie personnelle ? "C'est sûrement la plus grande difficulté, concède la cheffe. Cela fait deux ans que j'essaye d'obtenir deux soirs de libre par semaine, mais je n'ai pas encore réussi".

Idem pour les congés : "Mes dernières vacances remontent au mois d'août et c'était quatre jours, sourit-elle. Mais c'est tout à fait possible si on s'organise". Pour cela, il faut pouvoir déléguer à ses collaborateurs. Hélas, en restauration, le personnel est rarement fixe… Raison de plus pour leur donner envie de s'installer pour de bon en créant des conditions de travail optimales !