Les oignons ne font plus pleurer quand on met ceci sur sa planche à découper

Il y a deux grands moments dans l'année où vous ressortez votre masque de plongée : pendant vos vacances d'été (lorsque l'envie vous prend d'aller explorer les fonds marins) et quand vous préparez une pissaladière. Pas tant pour partir à la pêche aux anchois que pour vous épargner une énième crise de larmes en éminçant vos oignons.

Et d'ailleurs, d'où leur vient cette faculté d'irriter nos glandes lacrymales en moins de temps qu'il n'en faut pour prononcer leur nom ? On résume. L'oignon capte le soufre du sol et le stocke dans ses cellules sous la forme d'un composé répondant au doux nom de "1-propényl-L-cysteine sulfoxyde" (à vos souhaits). Or, lorsque la lame du couteau traverse ses couches, ces molécules réagissent avec des enzymes contenues dans le bulbe, les alliinases, pour donner de l'acide sulfénique. Vous nous suivez toujours ? Eh bien, cet acide se transforme à son tour en oxyde de propanethial, un gaz volatil qui, lorsqu'il entre en contact avec le liquide lacrymal, devient de l'acide sulfurique. Et c'est à cet instant précis que nos yeux commencent sérieusement à piquer, à rougir et à larmoyer (et qu'on cherche vainement un paquet de mouchoirs dans son tablier).

Des astuces pour contrer ce phénomène, on en trouve par dizaines. Certains vous diront de peler vos oignons sous l'eau froide, de les immerger une demi-heure dans un saladier d'eau glacée, ou de les congeler durant dix bonnes minutes. D'autres préfèrent user de ficelles plus loufoques, en serrant une allumette entre leurs dents (éteinte, on précise quand même…), en mâchant un chewing-gum ou en cuisinant à la bougie (il se dit que les gaz de l'oignon seraient davantage attirés par la flamme que par nos mirettes, on laisse les chimistes en juger).

Si vous craignez de mettre le feu à votre plan de travail, sachez qu'il existe une solution un peu moins risquée, mais tout aussi efficace. Avant de couper vos oignons, équipez-vous d'un chiffon et enduisez votre planche à découper… de vinaigre blanc. Son acidité neutraliserait en bonne partie leur effet lacrymogène. Moins stylé que les lunettes de piscine, certes, mais franchement plus pratique.

Fini les larmes non sollicitées, les allures de tragédien grec en pleine découpe, ou les stratégies de contorsionniste pour éviter le nuage toxique ! Armé(e) de vos nouvelles connaissances et de quelques astuces bien senties, vous voilà prêt(e) à affronter l'oignon les yeux dans les yeux, ou presque.