Oubliez les Croustibat, ces poissons panés sont meilleurs pour la santé et ne coûtent pas plus cher

Jamais des aliments "pas nés" n'ont autant existé dans les congélateurs des foyers français. Alors que le Programme National Nutrition Santé (PNNS) préconise de consommer du poisson deux fois par semaine, les parents cherchent la parade pour tenter, tant bien que mal, d'en dissimuler dans l'assiette du petit dernier. Débarrassé de ses arêtes, habillé d'une panure croustillante, le poisson pané industriel passe forcément mieux qu'un filet de maquereau grillé ou un dos de cabillaud au court-bouillon. Reste à savoir ce qu'il a vraiment dans le ventre... ou plutôt dans les bâtonnets.

Si les taux de poisson ont globalement augmenté (passant de 56,6 % en 2016 à 63,2 % en 2019, selon les données communiquées par l'association de consommateurs CLCV), ce qui est une excellente chose, les recettes restent bien souvent trop grasses et trop salées. Certaines frôlent même le plouf diététique en usant d'additifs aux noms barbares (méthylcellulose, polyphosphates...) ou en recourant à des sucres ajoutés (directement sous forme de sucre, ou plus sournoisement sous forme de dextrose ou de maltodextrine) qui servent surtout d'exhausteurs de goût pour masquer une qualité plutôt médiocre.

Parmi les marques qui nagent dans les eaux froides des bacs surgelés du supermarché, il y a évidemment les fameux Croustibat® de Findus. Si à l'époque, personne ne semblait pouvoir les battre (comme le martelait le slogan à la fin des années 1990), trente ans plus tard, la concurrence a conçu des rivaux à sa taille. Sur le plan purement nutritionnel en tout cas, une référence fait mieux pour quasiment le même prix.

Il suffit de se rendre... chez Picard ! Sur son site, l'enseigne spécialisée propose ses 15 bâtonnets de colin d'Alaska MSC de 450 g pour 3,85 €. On tourne donc à 8,55 € le kilo, contre 8,50 € pour 540 g de Croustibat chez Carrefour. Pour une différence plutôt minime à la caisse, on fait coup double sur le plan santé : on réalise une économie substantielle de matières grasses - 5 % chez Picard, plus de 7 % pour Croustibat - mais aussi de sel, abusivement utilisé dans les produits ultratransformés - seulement 0,49 g chez Picard contre 0,67 g pour Croustibat. Pas sûr que le génie superhéros de Findus ose encore montrer les muscles...

Star des repas express et camouflage préféré des parents, le poisson pané industriel s'invite partout... mais pas toujours pour le meilleur. Derrière sa panure rassurante, il cache souvent des recettes peu flatteuses, où les taux de gras et de sel font des vagues. Heureusement, certaines versions comme celle de Picard relèvent le niveau avec des compositions plus propres et équilibrées. Comme quoi, même au rayon surgelé, on peut faire mieux que "pas pire".