Fini le gaspillage : Laurent Mariotte transforme les tomates trop mûres en une recette italienne savoureuse
Des tomates trop mûres qui s'ennuient dans le saladier ? Économique et parfumée, cette "soupe du pauvre" tombe à point nommé.

Les ménages français en consomment près de 14 kilos chaque année. Ronde ou allongée, lisse ou côtelée, la tomate se décline sous des dizaines de variétés. Dans l'Hexagone, on s'arrache surtout les cerises et olivettes – qu'on picore avec beaucoup moins de culpabilité que les chips à l'apéro – mais aussi les charnues Marmande et Cœur de Bœuf qui, une fois tranchées, font des merveilles en salade, affublées de billes de mozzarella (ou d'une burrata bien crémeuse), de feuilles de basilic, de pignons de pin, d'huile d'olive et de vinaigre balsamique.
C'est évidemment lorsque les tomates sont cueillies à pleine maturité qu'elles révèlent tout leur potentiel gustatif. Mais lorsqu'elles commencent à crouler sous les doigts, il ne faut plus trop tarder à les cuisiner, sous peine qu'elles ne se gâtent à vitesse grand V. En règle générale, un fruit bien mûr se conserve difficilement plus de 2-3 jours. Aussi, quand on dispose d'un gros stock à écouler, on songe immédiatement à préparer une montagne de coulis qu'on pourra ensuite stériliser ou congeler en prévision de l'hiver. Une bonne idée pour les mordus de lasagnes et de spaghettis bolo... mais qui manque un peu d'originalité, il faut bien l'avouer. Contrairement à la "pappa al pomodore" que Laurent Mariotte a récemment partagée sur son compte Instagram ! Cette soupe italienne inspirée de la cucina povera (comprenez la cuisine du pauvre) recycle à la fois les tomates un peu fatiguées qui s'impatientent dans le garde-manger, mais aussi les restes de pain de la veille.
Bonne nouvelle, cette recette antigaspi ne nécessite que très peu d'ingrédients par ailleurs. Coupez 1 kg de tomates bien mûres en dés. Pelez et émincez 1 gousse d'ail. Dans une sauteuse, faites revenir l'ail dans l'huile d'olive durant 2 minutes, avec un peu de piment en flocons. Puis, ajoutez les tomates et une pincée de gros sel, remuez et laissez mijoter 20 minutes. Incorporez ensuite 4 tranches de pain rassis coupées en dés et la moitié d'une botte de basilic. Poursuivez le mijotage durant 30 min sur feu doux, en mélangeant fréquemment. Détendez enfin avec du bouillon de légumes, petit à petit, en veillant à ce que la consistance reste assez épaisse. Rectifiez l'assaisonnement et dressez dans une soupière, en décorant avec un filet d'huile d'olive, des feuilles de basilic et quelques tours de moulin à poivre. À déguster non pas froid comme un gaspacho, mais plutôt tiède ou chaud !
Au final, la pappa al pomodoro prouve qu'il suffit de quelques tomates mûres et d'un peu de pain rassis pour transformer des ingrédients simples en un plat chaleureux. Tiède ou chaud, ce classique italien rappelle que la cuisine peut être à la fois pratique, savoureuse et anti-gaspi - et que parfois, les recettes les plus modestes ont le plus de goût.