Le deuxième ingrédient de ce poulet rôti n'est pas de la viande, et ça fait grimper le prix sans raison
Se faire plumer par des poulets, insensé ? C'est pourtant ce qui risque de vous arriver si vous achetez ceux-là au supermarché...

Pas question de déroger au poulet du dimanche. Dans la famille, c'est plus qu'un rituel, c'est une institution. Mais sa préparation, mine de rien, requiert patience et dextérité : garnir la cavité, ficeler les pattes, masser la peau (dessus et dessous) avec du beurre, tailler une éventuelle garniture de légumes, autant de gestes techniques et d'étapes chronophages dont vous vous passeriez bien. Si encore il savait cuire tout seul... Même pas. La gymnastique se poursuit jusque dans le four, avec rotations sur les flancs et grands mouillages au jus.
En espérant gagner du temps (et peut-être même de l'argent), vous avez pour une fois cédé à l'appel du poulet rôti du supermarché. Pas celui de la boucherie, mais celui conditionné sous-vide. Votre choix s'est plus exactement porté sur des blancs "traités en salaison", dont les séduisants reflets dorés vous laisseraient presque croire qu'ils sortent de la rôtissoire. Des filets entiers, une volaille française, un flatteur Nutri-Score B, y a-t-il vraiment là matière à se méfier ?
Dans le Mag de la Santé sur France 5, le physico-chimiste Raphaël Haumont a justement décrypté la composition de l'une des références du rayon. Si le premier ingrédient est bien du filet de poulet (hourra !), le second n'est autre... que de l'eau, qui représente 11 % du produit fini. Injectée dans la viande lors du processus de salaison, elle apporte certes du moelleux, mais abaisse surtout le coût de revient du fabricant. On y retrouve également un cocktail d'additifs qui servent à la retenir dans les chairs : des protéines de pois, des fibres de carotte ou encore les controversés carraghénanes. Quant à leur belle couleur caramel, elle ne provient pas de la broche (qui n'a pas beaucoup tourné...), mais d'un subterfuge industriel à base d'huile et de sucre roux qui accélère la fameuse réaction de Maillard.
Un poulet dopé à l'eau... au prix tout aussi gonflé. "J'ai payé ça 19,45 € le kilo", avoue Raphaël Haumont, contre 12 à 15 € pour des poulets entiers certifiés Label Rouge ou Bleu-Blanc-Cœur, qui protègent l'éleveur et le consommateur, et laissent l'opportunité de réaliser plusieurs recettes en une – jusqu'au bouillon de carcasse. Et même en comptant 2 heures de cuisson au four à 150 °C, il vous en coûtera à peine plus de 1 € d'électricité. Morale de l'histoire : sauf à vouloir vous faire plumer par un poulet rôti, évitez les raccourcis !
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