"La forme d'une mangue et la saveur de la banane" - tous les Américains raffolent de ce fruit méconnu

Encore méconnu en France, ce fruit situé pile entre la mangue et la banane séduit depuis plusieurs années les palais américains. À quand une percée en France ?

"La forme d'une mangue et la saveur de la banane" - tous les Américains raffolent de ce fruit méconnu
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Vous ne l'avez très probablement jamais croisé sur le marché, ni même dans les grandes surfaces. Et pour cause, ce fruit mystère souffre plus ou moins du mal des transports. Particulièrement fragile, il supporte péniblement le voyage depuis son Amérique natale, excepté s'il est cueilli avant maturité complète, et se conserve peu de temps. Originaire de la partie est des États-Unis, celui qui se serait attiré, paraît-il, les faveurs de George Washington est longtemps tombé en désuétude outre-Atlantique. Mais depuis quelques années, il connaît à nouveau un succès grandissant, au point de s'inviter à tout va dans les milk-shakes, les smoothies, les muffins, et même dans certaines bières.

Que dire de ce drôle de spécimen qui coche, sans vraiment en être, toutes les cases du fruit tropical ? Membre de la famille des Anonacées, il se présente comme une baie charnue oblongue de 5 à 15 cm de long, à la peau verte tirant sur le jaune en mûrissant, qui rappelle vaguement la mangue.

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Sa chair crémeuse, constellée de grosses graines plates et noires, dévoile des notes de banane, légèrement vanillées. Histoire d'entretenir complètement la confusion, son nom anglo-saxon, "pawpaw fruit", lui vaut à tort d'être assimilé à une papaye. Il s'agit pourtant bel et bien d'une espèce à part. Son nom ? L'asimine, fruit de l'asiminier trilobé, ou Asimina triloba pour les botanistes.

En France, les jardiniers cultivent moins cette plante à fleurs pour ses fruits que pour son feuillage luxuriant. Seuls quelques producteurs s'essaient actuellement à l'apprivoiser. Mais bien qu'il ne soit pas encore commercialisé à grande échelle, beaucoup lui dessinent déjà un bel avenir sur nos étals, pareil à celui du kiwi dans les années 1970. Particulièrement résistant aux températures extrêmes (de -25 °C jusqu'à + 40 °C), il s'acclimate en théorie à toutes nos régions, sauf les plus montagneuses, et repousse naturellement les ravageurs grâce à une chimie défensive très aboutie, limitant les recours aux insecticides. Un fruit dépaysant, gourmand et visiblement intelligent qui ne manque pas de bons arguments !