Les clients du caviste Nicolas vont devoir s'habituer : "on veut être le leader sur le marché du sans alcool"

Une nouvelle ère s'ouvre pour la célèbre enseigne, quitte à bousculer un peu les habitudes de ses clients fidèles.

Les clients du caviste Nicolas vont devoir s'habituer : "on veut être le leader sur le marché du sans alcool"
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Deux siècles après sa création au 53 rue Sainte-Anne à Paris, Nicolas tourne une page. L'enseigne historique du vin, propriété du groupe Castel, devient Maison Nicolas. Nouveau nom, logo modernisé, vitrines repensées : le caviste préféré des Français veut rajeunir son image. "Nous voulons repositionner notre marque dans la tête des Français. Elle doit s'adresser au monde d'aujourd'hui", explique sa directrice générale, Cathy Collart Geiger, arrivée en avril après avoir dirigé l'enseigne de surgelés Picard.

La mission est de taille : relancer la croissance dans un marché du vin en profonde mutation depuis plusieurs années. Pour y parvenir, Maison Nicolas prévoit une vingtaine d'ouvertures par an à partir de 2026 et une meilleure adaptation à la réalité du terrain. L'offre variera selon les bassins de consommation : en croisant données économiques, sociologiques et celles de leurs clients, l'enseigne veut définir plusieurs profils de magasins. L'objectif ? Ajuster son offre, en proposant des bouteilles à partir de 5 euros, jusqu'aux crus d'exception vendus dans certaines boutiques à Paris ou Saint-Tropez. Et pour répondre à la problématique du pouvoir d'achat, la marque a déjà baissé les prix sur 150 références clés et propose désormais des champagnes à moins de 30 euros la bouteille.

Après une trentaine de fermetures en trois ans, Maison Nicolas conserve 474 boutiques, presque toutes en propre. Si 65 % sont en Île-de-France, l'enseigne veut à présent miser sur le Nord, l'Ouest et l'Est, ainsi que dans les villes où la population augmente, comme Nantes ou Dunkerque. En parallèle, l'enseigne modernise son expérience client avec un nouveau site, une application mobile, un programme de fidélité repensé et des tablettes pour les cavistes afin de mieux cerner les goûts de chacun.

Mais le plus grand changement concerne la boisson elle-même. Le vin n'est plus seul à occuper les étagères : bières, bulles légères et désormais boissons sans alcool gagnent du terrain. "32 % des Français achètent du sans alcool", note Cathy Collart Geiger. Longtemps cantonné à une offre marginale, ce segment devient aujourd'hui un véritable levier de croissance pour le secteur. Les clients veulent continuer à partager un moment festif, mais différemment. Et l'enseigne entend bien suivre ce mouvement : "On veut être le leader sur le marché du non-alcool", annonce la dirigeante. Nul doute, donc, que les références sans ou à faible teneur en alcool se feront de plus en plus nombreuses dans les rayons de la star des cavistes. Un virage qui ne passera probablement pas inaperçu auprès des habitués de la Maison. 

Entre nouvelles habitudes d'achat, recul de la consommation de vin et montée en puissance des boissons sans alcool, Maison Nicolas s'adapte et entame une transition délicate, où l'équilibre entre tradition et adaptation sera décisif.