Pour manger à petit prix, les clients de ce restaurant sont obligés de faire ça

Au restaurant comme ailleurs, on obtient rarement le beurre et l'argent du beurre. Pour pouvoir déjeuner à petit prix, les clients de cet établissement doivent consentir à un certain compromis...

Pour manger à petit prix, les clients de ce restaurant sont obligés de faire ça
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Chaque midi, du mardi au vendredi, Laurent propose dans son restaurant du Doubs un "menu anti-crise". Sur le papier, le concept est aguicheur : pour un plat, un dessert et une boisson chaude servie en fin de repas, il suffirait de débourser la modique somme de 8,90 €. Pas étonnant que près d'un client sur deux se laisse tenter. 

Mais à se sustenter pour un prix aussi doux, on se dit qu'il y a forcément un loup. À plus forte raison quand on sait que le gérant ne sort pas réellement gagnant de cette opération. La marge brute de 30 % qu'il parvient à se dégager demeure insuffisante pour faire vivre son établissement. Pour s'en sortir, il doit donc miser sur les extras. C'est pourquoi, au moment de commander le menu, il oblige ses clients... à prendre une boisson à côté.

Si certains parlent déjà de vente forcée, Laurent, lui, juge cette décision pleinement légitime : "il faudra que ça rentre dans la mentalité des gens. S'ils payent un menu très serré avec un prix très compétitif, il faut aussi qu'ils jouent le jeu et qu'ils prennent au moins une consommation", se défend-il au micro des journalistes du magazine Capital sur M6. D'autant qu'il ne prend pas totalement sa clientèle en traître, puisqu'il en est fait mention "rouge sur blanc" tout en haut de la carte...

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Reste à savoir comment les déjeuneurs digèrent ce coup fourré une fois à table. Si l'un d'entre eux "se doutait quand même qu'à ce prix-là, c'était un peu trop beau pour être vrai", les autres personnes interrogées se montrent étonnamment plutôt compréhensives. "Il est normal que le restaurateur gagne un petit peu plus d'argent quand même", compatit une commerçante. "Je trouve que ce n'est pas choquant, moins de 15 € pour manger, c'est très bien", se contente un autre client en réglant sa note – qui s'élève finalement à 13,80 €. 

Grâce à ce petit arrangement, la marge de Laurent grimpe ainsi à 54 %. Reste que de nombreux internautes se questionnent sur sa légalité au sens du Code de la consommation et de son article L121-11, qui interdit de subordonner la vente d'un produit à l'achat d'une quantité imposée ou à l'achat concomitant d'un autre produit ou d'un autre service lorsqu'elle constitue une pratique commerciale déloyale. Si jamais un avocat passe par là...