Les Alsaciens préfèrent mille fois ces pâtes aux spaghettis pour faire une carbonara
En Alsace, on n'utilise pas des spaghettis classiques dans les soirées carbo. On préfère de loin la générosité de ces pâtes du cru...
Si vous demandez à un Italien quelles sont les meilleures pasta pour préparer une carbonara, il vous répondra très certainement ceci : des pâtes sèches, élaborées à partir de farine de blé dur, capables d’accrocher la sauce. Ce qui, en sous-texte, revient à exclure les formes alambiquées (exit les froufrous des gigli !) au profit des plus sobres. Les rainurées, comme les rigatoni ou les penne rigate, ou les longues, à l’instar des indétrônables spaghettis ou des linguine, comptent parmi celles qui se plient le mieux à l’exercice.
Mais le Français, connu pour être chauvin dans l’âme, transgresse volontiers les injonctions de ses voisins transalpins dès qu’il s’agit de mettre en avant les produits de son terroir. Dans cette logique, il n’est donc pas rare que dans les foyers alsaciens, on prépare la carbo... avec des spätzle. Composées de farine, d’œufs, d’eau et de sel, ces pâtes irrégulières et dodues, à la fois tendres et moelleuses, ressemblent une fois cuites et jetées dans l’assiette à un nid de moineau, d’où leur nom, lui-même diminutif de Spatzen qui signifie littéralement «moineaux». Extrêmement polyvalentes, elles accompagnent à merveille les plats en sauce, à l’instar des viandes mijotées, et aiment aussi gratiner au four (avec du munster, par exemple).

Dans le commerce, les spätzle sont vendus secs. Ils se cuisent alors dans un grand volume d’eau bouillante ou frais, prêts «à poêler». Il suffit alors de les faire revenir à feu vif dans une noix de beurre durant quelques minutes, en remuant régulièrement, jusqu’à ce qu’ils soient bien dorés. Vous n’aurez ensuite plus qu’à les lier avec votre sauce carbo préférée.
Version 100 % franchouillarde, avec des oignons caramélisés, des lardons revenus et une touche de crème fraîche, quitte à vous attirer une bonne fois pour toutes les foudres des Italiens (un peu plus, un peu moins...). Ou version tradi, assortis de guanciale et de jaunes d’œufs battus au Pecorino Romano râpé, si vous préférez rentrer discrètement dans le rang. Le plus réconfortant des deux ? À vous de mettre la main à la pâte pour le savoir...