Peu de gens le savent, mais ce dessert adoré des Français doit sa célébrité à Brigitte Bardot
Actrice adulée, militante engagée, Brigitte Bardot a aussi largement contribué à la renommée d'une pâtisserie, dont le rayonnement outrepasse les environs de la Côte d'Azur...
"Tarte unique délicieuse, légère sous ses airs d'étouffe-chrétien". C’est avec son franc-parler légendaire que Brigitte Bardot soulevait tout le paradoxe de cette curieuse pâtisserie, inconnue de tous il y a 70 ans. Un dessert qu’elle a, en même temps qu’elle, propulsé au rang de star...
Son histoire débute très précisément en juillet 1955, sous l’impulsion d’un certain Alexandre Micka. Fraîchement installé dans sa boulangerie-pâtisserie de Saint-Tropez, qui se résumait alors à un village de pêcheurs connu d’une poignée d’artistes, il choisit de mettre à l’honneur une spécialité puisée dans ses racines polonaises : une brioche dodue constellée de perles de sucre, garnie d’une généreuse couche de crème vanillée. Mais c’est véritablement au printemps suivant que son destin bascule, lorsque Roger Vadim vient tourner le désormais mythique long-métrage « Et Dieu Créa la Femme ». Brigitte Bardot découvre par hasard la pâtisserie d'Alexandre Micka.
Séduite dès la première bouchée, elle la fait goûter au reste de l'équipe du tournage et lui souffle un nom devenu mythique : la "tarte tropézienne". Celle-ci connaît par la suite un succès fulgurant, à l’instar de sa nouvelle marraine qui voit parallèlement sa carrière décoller. En 1973, Alexandre Micka dépose la marque et la recette de La Tarte Tropézienne à l’INPI (Institut national de la propriété industrielle). Puis, en 1985, il s’entourne d’Albert Dufrêne, un entrepreneur féru d’automobile qui le pousse à développer son activité hors des frontières de Saint-Tropez, chose à laquelle il n'avait pas vraiment pensé. C’est aujourd’hui son fils, Sacha Dufrêne, qui pilote cet empire sucré méditerranéen. Rassemblant non moins de 31 boutiques sur la Côte d'Azur, il s'apprête très bientôt à conquérir l’international avec un partenariat avec le Koweït.
«Souvent imitée, jamais égalée», comme s'en réjouit la marque, la recette manuscrite de la tarte tropézienne se cache quelque part dans les entrailles du siège de l’entreprise situé à Cogolin, à une dizaine de kilomètres de Saint-Tropez, où elle est d'ailleurs fabriquée à grande échelle avant d'être commercialisée en boutique ou livrée dans tout l'Hexagone via l'e-shop. Un mystère savamment cultivé qui ne cessera jamais de fasciner, exactement comme le charme éternel de sa toute première supportrice...