Info ou intox ? Quatre idées reçues sur l'alimentation bio
Que le leitmotiv soit éthique, écologique ou lié à la santé, les produits issus de la filière bio font des ravages chez les frenchy et ne cessent de remplir les frigos. Décryptage de quatre idées reçues sur l'alimentation biologique.
En 2019, plus de neuf français sur dix déclaraient avoir consommé des produits biologiques, selon l'Agence française pour le développement et la promotion de l'agriculture biologique. C'est un fait, la faune urbaine ne jure plus que par la nourriture healthy, l'alimentation durable et non transformée et les achats responsables. Mais comment démêler le vrai du faux dans cette jungle florissante? On passe tout au peigne fin.
Manger bio coûte-t-il plus cher ?
Info et intox ! Cette question ne cesse de défrayer la chronique. Se procurer des produits bio va effectivement faire grimper l'addition, mais plusieurs raisons le justifient. D'abord, la main d'oeuvre, les rendements et la taille des exploitations s'avèrent minimes par rapport aux géants industriels du secteur. Ensuite, l'obtention du Saint-Graal label AB (agriculture biologique) par un organisme indépendant ne se fait malheureusement pas à titre gracieux.
Nos astuces pour éviter de fracasser le porte-monnaie ? Se tourner en priorité vers des aliments en adéquation avec la saison, en vrac et non transformés. Privilégier également les circuits courts et l'achat en direct des producteurs. Au supermarché, les marques de distributeur bio à prix accessibles tentent aussi de collaborer continuellement avec des producteurs locaux en leur versant une meilleure rémunération.
Manger bio est-ce meilleur pour la santé ?
Info et intox ! Une étude réalisée par l'INSERM en 2018 a démontré que le risque de cancer diminuait de 25 % chez les consommateurs "réguliers" d'aliments bio. En effet, les fruits et les légumes estampillés bio sont pourvus d'une mine de vitamines et minéraux supplémentaire. Il en va de même pour les laitages richement garnis en Oméga-3, les animaux se nourrissant en majorité d'herbes.
Attention toutefois à faire la part des choses entre une alimentation équilibrée comprenant des denrées bio non transformées et un régime alimentaire envahi de produits transformés dits bio, mais revenant à une calamité nutritionnelle. Portés par la vague du véganisme ou du sans gluten, les rayons en regorgent ! Prenez garde.
Les produits bio ont-ils plus de goût ?
Intox ! On s'accorde à le dire, on remarque une nette différence entre la pomme tout juste cueillie dans le verger et la pomme calibrée, traitée et arrivée par cargo. La question ici ne tient pas tant à celle du bio qu'à celle du respect des saisons.
Du coup, si vous êtes en quête de fruits et légumes goûtus, frais et juteux, il vaut mieux se ranger du côté des aliments poussant sur des sols de qualité, sans produits toxiques et cueillis à maturité, plutôt qu'opter pour du bio " low cost " peu qualitatif !
Il n'y a pas de pesticides dans le bio ?
Intox ! Le cahier des charges du label AB, lui-même fondé sur la réglementation européenne, applique un règlement drastique quant à l'usage des pesticides synthétiques. "Mieux vaut prévenir que guérir" : tel est l'adage qui collerait le mieux à ce type d'agriculture. On vient ainsi contrer les organismes nuisibles comme les ravageurs, les mauvaises herbes et les maladies grâce à des techniques et alternatives mécaniques et culturales ou des choix de semences stratégiques.
L'ombre au tableau ? Les réglementations ne stipulent aucunement que les pesticides "naturels" (mais pas inoffensifs) sont proscrits. On ajoute à cela la non obligation de s'installer en dehors des zones polluantes et l'autorisation d'un seuil d'OGM à hauteur de 0,9%.