Shrinkflation : le prix augmente mais la quantité baisse
Vous trouvez que vos courses vous coûtent plus mais durent bien moins longtemps ? Ce phénomène s'appelle la shrinkflation, l'association Foodwatch dénonce six marques en particulier.
La quantité des produits alimentaires diminue mais leur prix ne bouge pas, voilà ce que dénonce l'association de défense des consommateurs Foodwatch dans un communiqué le 1er septembre. Ce phénomène grandissant s'appelle la Skrinkflation, du verbe rétrécir en anglais, ou inflation cachée en français. Le problème est difficile à identifier "car vous ne trouvez pas les deux mêmes formats en rayon en même temps" explique Camille Dorioz, le directeur de campagne. Les réductions de taille de "10 à 20%" permettent aux marques de faire évoluer le prix au kilo ou au litre "jusqu'à 37%", sans augmenter le prix à l'unité ou très peu, les consommateurs ne s'en rendent donc pas compte. Ces hausses ont "souvent lieu sur des produits bien installés dans les placards et dans les habitudes de consommation" annonce le directeur à nos confrères de BFM.
Des marques pointées par l'association
Après une enquête et l'étude d'anciens catalogues promotionnels, Foodwatch cible six marques en particulier : Kiri, St Hubert, Saint Louis, Salvetat, Lindt et Teisseire. Par exemple, les bouteilles d'eau Salvetat sont passées à 1,15 l au lieu de 1,25 l, il y a encore deux ans, réduisant la quantité d'eau de 8%. Son prix au litre a augmenté de 15% chez Intermaché mais son prix unitaire seulement de 5%. Ou encore Teisseire qui a réduit la taille des bouteilles de sirop de 75 cl pour 60 cl, diminuant ainsi de 20% la quantité de produit, son prix au litre chez Carrefour a bondi de 37% alors que son prix à l'unité n'a augmenté que de 12%.
Selon John Plassard, analyste financier, ce phénomène ne concerne que 2% des produits de grandes distributions et majoritairement les céréales et les tablettes de chocolat.
Plus de transparence pour les consommateurs
Foodwatch, par le biais d'une pétition, demande moins "d'opacité" : "nous demandons surtout aux marques concernées, aux fabricants et aux distributeurs de s'engager à informer les consommateurs et consommatrices des changements opérés" indique Camille Dorioz. Malheureusement, cette pratique est "complètement légale, à condition d'indiquer le poids du produit de manière claire sur l'emballage pour ne pas tromper les consommateurs" affirme Guillaume Forbin, avocat spécialisé en droit de la consommation chez Kramer Levin à l'AFP.