Il y aura moins de foie gras dans nos assiettes cette année

Conséquence de différents facteurs, la production de foie gras est cette année en nette baisse. Les producteurs ont annoncé une chute considérable de leurs ventes et une hausse quasi assurée des prix.

Il y aura moins de foie gras dans nos assiettes cette année
© margouillat / 123rf

C'est le produit star des fêtes de fin d'année. Pourtant fin 2022, le foie gras va manquer. Dommage car il faut dire qu'en France, il est particulièrement apprécié. Nous en sommes d'ailleurs les premiers consommateurs et producteurs au monde. Mais selon Marie Pierre-Pé, directrice générale du Cifog, l'interprofession du foie gras, "2022 sera l'année du partage". Un partage qui semble compliqué lorsque l'on sait que 9 Français sur 10 déclarent consommer du foie gras, toujours selon le Cifog. Selon la même source, ce mets serait même le produit n°1 des tablées de fin d'année, devant le saumon fumé et la bûche de Noël. Et si ce produit se raréfie, son prix risque d'augmenter.

Des productions en baisse 

"Il y aura 30% à 40% de foie gras en moins dans les rayons cette année" a déclaré à l'AFP Emmanuel Chardat, directeur pour le foie gras chez Labeyrie, marque leader en grande distribution. Pas d'inquiétude donc, le produit phare de Noël sera bel et bien présent mais en moindre quantité. Le problème vient évidemment de la source. En conséquence de la grippe aviaire qui a touché toute la filière l'hiver dernier, plus de 20 millions de volailles avaient été décimées par prévention. 

Les effets de l'influenza aviaire

Dès le mois de juin, le Cifog avait alerté sur la baisse de production de foie gras par manque de canetons. En effet, au printemps dernier les canards reproducteurs ont été décimés lorsque la grippe aviaire a touché les Pays de la Loire, premiers fournisseurs en canetons d'élevage. Sans ces petits, certains producteurs ont donc fait le choix d'engraisser des cannes. Mais ce processus donne un foie gras de moins bonne qualité, normalement "destiné à des préparations secondaires comme des pâtés", précise la directrice générale du Cifog à l'AFP. Seule solution possible pour envisager un avenir meilleur pour la filière : un vaccin. Celui-ci est attendu pour 2023 afin de ne plus avoir à abattre les animaux de manière préventive.

Des coûts de production en hausse

Mais la raison sanitaire n'est pas la seule cause de cette pénurie. Avec la guerre en Ukraine, les coûts de production ont augmenté et les producteurs se retrouvent avec des dépenses en céréales et en énergie plus conséquentes qu'habituellement. Selon le Comité interprofessionnel du foie gras, le coût de production d'un canard à foie gras a ainsi augmenté de 28% depuis le semestre 2020. Si en 2021 ce sont 21 millions de canards gras qui avaient été élevés, ils ne devraient être que 15 millions en 2022. Pour rappel, 16 572 tonnes de foie gras cru ont été produites en France en 2019, selon des chiffres de l'établissement national de l'agriculture.