Mieux que le pain perdu, cet homme utilise le pain invendu pour faire de la farine

Donner une seconde vie au pain, c'est le pari que s'est lancé Emeric Bossis en créant l'entreprise Re-Bon en 2021. Chaque semaine, l'équipe de Re-Bon collecte les pains invendus en boulangerie. Une fois collectés, les pains sont broyés et transformés en farine de pain torréfiée. 

Une baguette jetée équivaut à une baignoire d'eau à la poubelle

Cette initiative répond à un enjeu environnemental fondamental : "Une baguette de 250 g représente 175 g de CO2, pointe Emeric Bossis, mais c'est aussi 250 litres d'eau, soit l'équivalent d'une baignoire remplie qui part à la poubelle lorsqu'on la jette". Des chiffres d'autant plus alarmants lorsque l'on sait que 300 000 tonnes de pain sont gaspillées par an en France, selon l'Ademe. En un an, l'entreprise Re-Bon a réussi à sauver 6 tonnes de pain en travaillant avec 6 boulangeries locales. "Actuellement, on sauve entre 150 kg et 225 kg de pain par semaine, ce qui correspond à 600 à 900 baguettes sauvées", explique Emeric Bossis. Avant de poursuivre : "L'objectif est de récupérer 500 kilos de pain par semaine d'ici à la fin de l'année". 

Économie circulaire

Cette idée anti-gaspi est justement née d'un constat effrayant sur le gâchis alimentaire : "Pendant le premier confinement, alors que j'étais prof de sport, j'ai servi des repas dans un Ehpad où il manquait de bras et j'ai été choqué par l'ampleur du gaspillage alimentaire", raconte Emeric Bossis. Le prof de sport abandonne donc son sifflet pour se lancer dans l'aventure de l'entrepreneuriat. Il se met à collecter les invendus de pain dans les boulangeries pour le transformer en biscottes d'abord, puis en farine. Aujourd'hui, cette farine de pain torréfiée sert à la confection de biscuits apéritifs aux herbes de Provence, ou au comté pour le clin d'œil jurassien. Mais la farine sert aussi à faire de nouveaux pains, comme ceux préparés par la boulangerie Le four à bois, à Vannoz, dans le Jura, la boucle est bouclée !