Ces aliments méconnus que nous mangerons en 2050
Fausse banane, manioc, pandanus… Ces aliments ne vous disent rien ? Pourtant, vous pourriez les retrouver dans votre assiette en 2050. Des chercheurs tentent de cultiver ces plantes méconnues pour faire face au changement climatique.
La pénurie de certains produits alimentaires depuis le début de la guerre en Ukraine a fait prendre conscience aux consommateurs de la possible insécurité alimentaire à venir. Pour répondre aux besoins de tous, en tant de guerre et de changement climatique, des chercheurs tentent de cultiver des plantes plus adaptables aux températures. Fausse banane, algues, haricot… Voici ce que vous pourriez retrouver dans votre assiette en 2050.
Le besoin de trouver des alternatives alimentaires
Les chercheurs nous préviennent depuis plusieurs années : l'accès à l'eau potable et à une alimentation suffisante va devenir de plus en plus difficile. En cause : les guerres et le changement climatique. Selon le dernier rapport du GIEC, la planète va connaître un réchauffement d'au moins 1,5°C dans les prochaines années. Les fortes températures et le climat changeant pourraient mettre en danger la culture de nombreux aliments. Les arbres fruitiers, les vignobles, le blé sont déjà victimes ces dernières années des pluies imprévisibles et des canicules soudaines. D'autant que depuis ce début d'année, la guerre en Ukraine met en avant les risques de dépendance à l'agriculture d'autres pays.
Pour garantir à la population mondiale de manger à sa faim, des experts des jardins botaniques royaux de Kew à Londres tentent de cultiver des plantes méconnues. Leurs critères de sélection : les plantes doivent être cultivables même dans des conditions difficiles, se cuisiner facilement ou se manger telles quel ou apporter de nombreux nutriments. Outre le fait de pouvoir nourrir le plus grand nombre, diversifier notre alimentation devrait favoriser la biodiversité et diminuer notre impact climatique. Il y a de quoi faire : sur plus de 7 000 plantes comestibles dans le monde, seules 417 sont vraiment cultivées pour notre alimentation.
Quels sont les aliments que nous pourrions manger en 2050 ?
Un article de la BBC énumère les plantes méconnues qui pourraient être au menu d'ici 2050. Voici lesquelles :
Le pandanus tectorius : ce petit arbre pousse dans les régions tropicales d'Asie du Sud-Est et des îles du Pacifique. On utilise ses feuilles pour parfumer les plats sucrés et salés tandis que son fruit, qui ressemble à un ananas, peut être consommé cru ou cuit. La singularité de cet arbre : il pousse dans des conditions difficiles et tolère la sécheresse, les vents violents et les embruns salés.
L'ensete ou "fausse banane" : cette plante consommée dans une partie de l'Éthiopie. Son fruit, qui ressemble à une banane, n'est pas comestible, mais les tiges et les racines peuvent être fermentées et utilisées pour faire du porridge et du pain. L'ensete présente l'avantage de pouvoir être plantée et récoltée à n'importe quel moment de l'année.
Riches en protéines et en vitamines B, les légumineuses devraient aussi prendre plus de place dans notre alimentation. Aujourd'hui, il en existe 20 000 espèces dans le monde, mais nous n'en utilisons qu'une poignée. Toutes ne sont pas comestibles, mais certaines comme le haricot morama se cultivent facilement aussi bien près de l'océan qu'en montagne.
Enfin, l'article mentionne les céréales sauvages. En effet, celles-ci font l'objet d'un grand intérêt des chercheurs. Il en existe plus de 10 000 espèces, certaines pourraient présenter un grand potentiel pour notre alimentation. Le fonio par exemple, une céréale africaine, se cultive même dans des conditions sèches ce qui en fait un aliment particulièrement intéressant pour l'avenir.
Outre ces quelques plantes, on estime que d'autres produits naturels pourraient être plus consommés dans les prochaines années. C'est le cas du millet, la "céréale des terres arides" qui pourrait être une alternative au blé ou au riz. Riche en nutriments, le millet se cultive dans des régions semi-arides et nécessite peu d'eau. C'est aussi le cas du manioc qui peut survivre à des températures allant jusqu'à 40°C. Enfin, les chercheurs estiment qu'à l'avenir nous pourrions être amenés à consommer une plus grande quantité de moules, d'huîtres et de palourdes, des aliments "supernutritifs". Quoi qu'il arrive, notre alimentation est amenée à changer.