Les produits alimentaires sont (toujours) trop emballés
Des emballages remplis de vide : cela semble absurde et c'est pourtant ce que contiennent nombres de nos achats en supermarché. Dans une enquête, l'association de consommateurs CLCV pointe du doigt les emballages du vide et les emballages de trop.
Des emballages qui ne manquent pas d'air. Le constat de l'association nationale de défense des consommateurs et usagers, la CLCV, est saisissant : de nombreux emballages alimentaires contiennent autant d'air que de matière. Dans une enquête publiée le 22 septembre, l'association détaille les constatations effectuées sur plus de 250 produits alimentaires analysés entre février et mai 2022 dans 9 enseignes de la grande distribution. Elle dénonce des pratiques "problématiques" à l'encontre de la loi anti-gaspillage publiée début 2020. Cette loi dite AGEC a pour but une économie circulaire, elle fixe par ailleurs "des objectifs de réduction des emballages, notamment en plastique."
Des emballages démesurés
Totalement à l'encontre de l'idée de réduction des déchets, la CLCV a constaté que de nombreux produits sont empaquetés dans des emballages bien trop grands. Leur enquête décerne "la palme" aux "paquets de ravioles, d'amandes, de granola ou de lardons". Les emballages de ces produits contiennent en effet 55% d'air. Photos à l'appui, l'association démontre que de nombreux sachets ou carton sont remplis quasiment qu'à moitié. Le constat est troublant : de nombreuses marques remplissent les paquets juste ce qu'il faut pour que le consommateur voie le produit tout en ne remplissant qu'à peine de moitié le paquet.
Des suremballages inutiles
L'enquête pointe aussi du doigt les suremballages qui n'ont pas lieu d'être. Dans le rayon primeur, les fruits et légumes avec emballage sont toujours présents en nombre. Deux courgettes dans une barquette en carton emballées dans du plastique, deux pamplemousses dans du plastique... L'association regrette que cela soit encore commercialisé.
D'autres emballages devenus communs mais pourtant absurdes trônent dans les rayons de nos supermarchés. En exemple, l'association évoque les boîtes de thé emballées dans du film plastique, le carton entourant les yaourts et les compotes ou même les pizzas. L'enquête dénonce la place primordiale du marketing et du "visuel attrayant" pour attirer plus et vendre plus, au dépit de la lutte pour la réduction des déchets. Pourtant, l'enquête démontre que des produits similaires avec et sans manchon se vendent tout aussi bien.
Des actions individuelles
En solution à ces constats, l'association évoque la possibilité de progrès si les actions viennent des consommateurs et des professionnels. Pour les particuliers, cela peut passer par un changement de mode de consommation en privilégiant par exemple le vrac et l'eau du robinet à des bouteilles plastiques. À l'échelle de chacun, il est aussi possible "d'acheter des grands contenants", "de réutiliser ses contenants" ou encore de "privilégier les produits présentant le moins d'emballages".
Du côté des professionnelles, la CLCV donne des pistes telle que la suppression d'emballages superflus ou la priorité à des matériaux recyclables. Par exemple, des cannettes peuvent être assemblées en pack avec des collerettes en carton et non plus du film plastique. L'association de consommateurs alerte aussi les pouvoirs publics en demandant de faire le nécessaire pour "simplifier le geste de tri et inciter au développement de filières industrielles de recyclage". En effet, selon des chiffres de Citeo de 2020, si 100% de l'acier est recyclé, il n'en est que 28% pour le plastique et 64% pour le papier-carton.