Quentin Lechat, le bon feeling

Arrivé sur le tard dans le métier, Quentin Lechat est aujourd'hui un pâtissier aguerri. À l'instar de son flan royal, le trentenaire très présent sur Instagram revisite avec talent les grands classiques de la pâtisserie. Biographie.

Quentin Lechat, le bon feeling
© © Romeo Balancourt

La vie avec simplicité et décontraction : Quentin Lechat a un regard frais avec son métier, la pâtisserie. "Je travaille au feeling, en fonction de ce que j'aime et de ce que j'ai envie de faire partager , clame l'intéressé au site My Little Recettes. Depuis février 2021, le jeune homme occupe la place de chef pâtissier au sein du Royal Monceau – Raffles Paris. Une responsabilité nouvelle pour celui qui s'est fait connaître en 2019 lors de son succès au Grand Prix de la Pâtisserie de Paris.

Biographie d'un surdoué

Né le 7 novembre 1989, Quentin Lechat n'affiche pas un parcours classique. "J'ai obtenu un baccalauréat littéraire, puis j'ai fait deux années d'études supérieures en droit et sciences politiques à Lyon. Je n'étais clairement pas le meilleur", explique-t-il au Figaro. Un jour, un ami lui parle du rayonnement de la gastronomie française à l'international, et notamment au Brésil. En 2011, ce déclic soudain lui permet de bifurquer vers une formation de pâtisserie en école professionnelle. Après une première expérience au Chalet des îles, il passe par le Royal Evian, l'Hôtel de la Tremoille, le restaurant Faust. Puis, il rejoint Raphaël Rego chez Oka avant d'être repéré par le Novotel-Les Halles en 2018. Là-bas, Quentin s'épanouit pleinement. "Ma plus belle rencontre professionnelle s'est faite avec Ophélie Malherbe, la directrice générale de l'hôtel. Elle m'a laissé la liberté de faire mon tea-time dans son établissement." Le succès de ce tea-time se fait savoir sur les réseaux sociaux et dans le milieu professionnel.

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© Le Royal Monceau- Raffles Paris

Un établissement de prestige

En février 2021, le trentenaire a ouvert une nouvelle étape majeure de son parcours en devenant le nouveau chef pâtissier du Royal Monceau – Raffles Paris. Il remplace un certain Pierre Hermé à la tête des créations sucrées, rien que ça ! "Depuis dix ans, nous voulons casser les codes, a expliqué Christophe Thomas, le directeur général du palace, au Figaro. Apporter un souffle nouveau, du sang neuf et de la jeunesse, tout en respectant l'intégrité des lieux et son expérience."

Doté de trois restaurants, un bar, un club privé et un jardin-terrasse, le Royal Monceau – Raffles Paris fait l'éloge de la cuisine de goût et de voyage. Au cœur de cet établissement presque centenaire, Quentin Lechat a pour mission de créer des desserts aussi gourmands que créatifs qui s'adaptent à chaque univers de l'hôtel.

Une pâtisserie revisitée

"Pour moi, la pâtisserie est un simple jeu de logique, une suite de petites astuces qu'on peut trouver chez n'importe qui." Quentin Lechat a un rapport décomplexé à son métier. Si des chefs comme Pierre Hermé, Philippe Conticini ou Cédric Grolet sont des modèles, il s'inspire beaucoup des pâtissiers "amateurs" notamment sur Instagram, un réseau qu'il fréquente beaucoup. Ce fan d'agrumes aime par dessus tout revisiter les classiques. Son premier dessert imaginé au Royal Monceau – Raffles Paris ? Le Pomelo've, un dessert au pamplemousse rose, poudre d'amande, gingembre confit, grains de grenade et églantine. Un entremets qui reflète bien la personnalité pâtissière du chef qui fait l'éloge de la fraîcheur et de la simplicité.

Des recettes cultes

Vous ne connaissez pas encore le flan royal de Quentin Lechat ? Croquez une première bouchée de son célèbre flan – une recette familiale réinterprétée – et vous saurez instantanément pourquoi il est considéré comme l'un des pâtissiers les plus doués de sa génération. Une pâte sucrée à la poudre d'amandes légèrement torréfiées, une crème pâtissière onctueuse, des gousses de vanille venues de Tahiti et du Mexique de grande qualité : ce gâteau très classique devient un dessert de haute gastronomie.

Le jeune homme a une autre recette fétiche qui a été créée en 2019 lors du Grand Prix de la Pâtisserie de Paris. Sa création dénommée "Noisette 3" – un Paris-Brest revisité sous forme de pavé parisien – a étonné tous les jurés, à commencer par Pierre Hermé qui lui a accordé une note de 20/20. "C'est un titre qui m'a fait très plaisir, mon tout premier. C'était aussi mon premier concours !" Dans cette création qui est également à la carte du Royal Monceau – Raffles Paris, le pâtissier a utilisé les mêmes ingrédients qu'un Paris-Brest classique, avec du bigaradier en plus (une orange amer). Pas de doute : le pâtissier devrait encore nous étonner et nous régaler de longues années !

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