"Toucher l'âme des gens par la gourmandise", le credo de Philippe Conticini "Ma femme inspire ma pâtisserie"
Qu'est-ce qui vous inspire ?
Beaucoup de choses. Ma femme Anne-Lise est très importante pour moi. Un jour, elle a fait un croque-monsieur exceptionnel qui m'a donné envie d'en réaliser. Quand j'ai publié le livre "Croquez Monsieur !", j'ai mis en préface que c'était elle qui me l'avait inspiré. Il faut toujours rendre à César ce qui appartient à César. Je l'ai fait.
Son avis est-il important ?
Dès que je fais une recette qui me plait, je l'appelle. C'est automatique. Au quotidien, j'ai toujours besoin d'avoir son avis même s'il n'est pas très objectif : elle n'arrive pas se défaire du goût pour exprimer ce qu'elle ressent. Je dois donc analyser tout ce qu'elle me dit.
Comment procédez-vous ?
Le travail sur le goût est important. Il faut réussir à distinguer la compréhension du goût et son propre goût. Ce sont deux choses totalement différentes. On peut aimer un plat car les ingrédients nous plaisent, mais il ne sera pas bon dans le sens où il ne nous touche pas. Il y a quelques temps, j'ai dit à un chef que la gelée à la bière servie en entrée ne m'avait pas plu, mais que c'était ce qui était à mes yeux le plus réussi.
Vous arrive-t-il de cuisiner avec votre femme ?
Bien sûr. On a l'habitude de cuisiner à quatre mains, surtout lorsqu'on reçoit à dîner. Elle cuisine très bien et arrive souvent à me surprendre.
Quelle est votre plus grande fierté ?
Je ne suis pas fier, car je ne suis pas du genre à me pavaner en disant que "ça c'est moi l'ai fait". Je suis heureux. Heureux d'avoir mis ce que je suis dans les pâtisseries, et de réussir à toucher affectivement les gens. Un peu comme dans le film "Ratatouille", lorsque Rémy, le rat, réalise une ratatouille qui fait littéralement replonger en enfance le critique culinaire rigide. Je suis heureux de réussir à percer la coquille des gens et de les faire rêver.