"L'aventure Top Chef a été magique" rencontre avec Yoni Saada "Top Chef a ravivé la flamme !"
LeJournalDesFemmes.com : qu'avez-vous fait depuis la finale de l'émission Top Chef ?
Yoni Saada : Je suis toujours aux commandes de mon restaurant dans le XVIe arrondissement de Paris. On m'a fait quelques propositions mais aucune ne me fait totalement vibrer. Je prépare un livre de cuisine, sur lequel je travaille avec ma femme, un graphiste un photographe. Ce sera un peu spécial, novateur. C'est l'une des retombées positives de Top Chef. La notoriété m'a aidé à me relancer. Ça a ouvert mon champ des possibles, ça m'a permis de m'exprimer. Il se peut aussi que j'anime une petite émission de cuisine. Mais rien de concret ni de définitif pour le moment.
Top Chef vous a, d'une certaine manière, donné un nouveau souffle ?
Oui, je l'avais même souligné pendant l'émission. Avant Top Chef, j'étais dans une sorte de coma culinaire. J'avais perdu la flamme, je n'arrivais plus à créer. Or la création est au cœur du métier de cuisinier. Du coup, c'était dur à vivre. J'avais l'impression de ne plus être sur la bonne voie. L'émission m'a apporté ce dont j'avais besoin : de la compét', je ne m'en suis jamais caché, je suis un compétiteur. Me confronter à des supers pros m'a permis de me challenger, de repousser mes limites. L'émission m'a également "nourri" de rencontres extraordinaires. L'aventure a été magique.
C'est cette émulation qui vous a donné l'idée du nouveau concept de votre restaurant, Miniatures ?
Ce concept me trottait dans la tête depuis un moment mais je n'osais pas me lancer. L'émission à peine terminée, j'ai réalisé les travaux nécessaires pour donner vie à ce projet "Miniatures". Le principe, c'est le partage et la découverte. Au lieu de manger une entrée, un plat et un dessert en plus ou moins grandes portions, on mange plusieurs entrées, plusieurs plats et plusieurs desserts en mini portions. Il y a 3 menus différents qui varient de 32 à 59 euros. Le but c'est vraiment de goûter un maximum de choses pour un maximum de saveurs. Fini la prise de tête au moment de choisir : les clients n'ont pas peur du "trop".
Vous n'avez pas peur que les gros mangeurs ne restent sur leur faim ?
On a adapté les 3 menus pour satisfaire tous les appétits et toutes les bourses. C'est probable qu'un gros mangeur reste un peu sur sa faim en prenant le 1er menu mais dès le 2e menu, il est assuré d'être bien calé.
C'est un peu du tapas chic ?
Oui, l'idée m'est d'ailleurs venue après un voyage en Espagne. J'avais envie de mélanger l'esprit tapas avec le menu dégustation à la française.
Les clients sont-ils réceptifs ?
J'avais un peu peur des réactions au début mais je suis fonceur, j'aime faire découvrir mes idées, quitte à prendre des risques, j'y suis donc allé à fond. Je ne m'attendais pas à un retour aussi positif. Il y a peut-être l'effet Top Chef, les clients viennent pour voir le "bonhomme" en vrai, mais aussi pour goûter ma cuisine. Je suis content de pouvoir partager ma cuisine mi-bristot mi-gastro, dans une ambiance décontractée à des prix décontractés.
En parlant d'ambiance décontractée, les murs de votre restaurant exposeront bientôt les photos du concours Myphotoagency. Pourquoi une telle collaboration ?
Je trouve le concept de cette agence de photographies collectives super. Les créateurs, Sarah (Aizenman) et Dan (Kleczewsk) permettent de faire émerger de nouveaux talents et j'adhère complètement en tant que passionné de photos. J'ai commencé à m'y intéresser avec les livres de cuisine, puis j'ai développé le goût pour cet art avec ma femme. Aujourd'hui, les trois quarts des photos du restaurant sont de ma femme ou de moi. Après le concours, je serai ravi d'accueillir les photos du gagnant sur les murs de Miniatures.
Une manière de tendre la main à des jeunes artistes... Dans votre parcours, vous a-t-on aussi tendu des mains ?
Je n'aurai jamais la prétention de dire que j'ai avancé seul. Je remercie tous celles et ceux - clients, chefs, restaurateurs, famille -, qui m'ont aidé à évoluer. On n'avance jamais vraiment seul. La vie est parsemée de rencontres. Aussi bonnes ou mauvaises soient-elles, elles font progresser.
"Naoëlle est une fille super. Il faut se méfier du pouvoir de la télé"
Naoëlle fait partie de vos bonnes rencontres ?
Naoëlle c'est une fille super, une super chef. Je la respecte beaucoup. Il y a eu beaucoup de polémiques, de bad buzz mais il ne faut pas oublier le pouvoir de la télé. On passe de l'ombre à la lumière, on est apprécié ou détesté. Je m'entends très bien avec elle.
Au point de collaborer avec son mari pour la carte des vins de votre restaurant ?
Son mari est un passionné de vins qui comprend ma cuisine. Pour moi, le vin est une continuité de la cuisine. J'avais envie de travailler avec une personne qui me proposerait non pas du vin en fonction d'un nom de domaine, mais pour ce que la bouteille contient. Un restaurant, c'est un chef, une équipe, des fournisseurs. Sans eux, on n'avance pas. C'est essentiel de bien s'entourer et le mari de Naoëlle fait partie de ces bonnes personnes qui m'entourent.
Vous prévoyez aussi de réunir des anciens pour composer des menus à quatre mains...
Oui, Fabien (Moreale) est déjà venu et j'espère qu'il y aura d'autres occasions. On a tous eu un gros coup de boost ces derniers mois et on a moins l'occasion de se voir, mais ce n'est pas parce qu'on ne veut pas ! On s'appelle tous régulièrement.
Avec les chefs aussi ?
C'est un peu plus difficile car ils sont encore plus débordés que nous. Mais je n'hésiterai pas à les solliciter si besoin, et je sais qu'ils me répondront toujours.