Les récoltes en avance à cause des canicules

La France subit des vagues de chaleur consécutives depuis plusieurs semaines. Elles impactent directement les différentes cultures de céréales ainsi que leurs récoltes qui doivent commencer beaucoup plus tôt.

Les récoltes en avance à cause des canicules
© Photo de Karol Wiśniewski_Pexels

Depuis le début de l'été, le pays a fait face à plusieurs épisodes de canicules. Partout en France, plusieurs céréales arrivent à maturité avec plusieurs semaines d'avance, les récoltes doivent donc commencer plus tôt. Ces moissons précoces peuvent avoir plusieurs conséquences, autant sur le rendement, que pour les agriculteurs et même pour l'environnement.

Pourquoi la canicule bouleverse les récoltes ?

Les canicules et la sécheresse depuis le mois de juin ont "accéléré la maturité des céréales : certaines sont prêtes avec trois semaines d'avance" explique Christiane Lambert, la présidente de la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles à l'AFP. "Trois canicules terribles ont fait le travail de mûrissement de 10 à 15 jours" ajoute-t-elle. Jean-René Menier, agriculteur dans le Morbihan, raconte à nos confrères d'Actu.fr : "il a suffi de deux semaines au lieu de trois ou quatre". "C'est la maturité des grains de blé, d'orge et colza qui donne le top départ" annonce-t-il. Les moissons ont commencé le 5 juillet au lieu du 14 en général et pour d'autres exploitants, elles ont même débuté fin juin. L'orge était le premier, dès le 5 juin dans le Poitou.

Les risques des moissons en avance

Selon Christiane Lambert, ces récoltes précoces risquent d'engendrer des pertes de rendement "entre 10 et 30%". La chaleur peut aussi assécher les céréales, impactant directement leur qualité : "si le grain de blé se casse lors de la récolte, il peut apporter de l'acidité à la farine" explique Jean-René Menier. Le risque d'incendie augmente aussi considérablement lorsque les machines métalliques passent dans les champs secs ou que le soleil tape sur les feuilles asséchées. Les moissons sont d'autant plus rudes pour les agriculteurs, à cause de la sécheresse, car il n'y avait pas de rosée nocturne et "les machines ont tourné 48 heures d'affilée, c'est le personnel qui tournait pour se reposer", annonce-t-il.

Les animaux d'élevage souffrent aussi de la chaleur, particulièrement les bovins : "ce qui produisent du lait en font moins et ceux destinés à faire de la viande ne grossissent plus" déclare Christiane Lambert. Certains dispositifs sont mis en place pour les aider à se rafraîchir mais ils coûtent très cher.