Tout ce qu'il faut savoir sur les circuits courts

Mieux consommer est l'un de vos objectifs ? Apprenez tout ce qu'il faut savoir sur les circuits courts et changez vos habitudes !

Tout ce qu'il faut savoir sur les circuits courts
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Vous entendez de plus en plus parler de circuits courts mais vous ne savez pas exactement à quoi cela correspond ? Ou bien au contraire, l’idée vous séduit et vous voudriez en savoir plus avant de vous lancer ? On vous dit tout (ou presque) sur le sujet.

Les circuits courts : qu’est-ce que c’est ?

Vous l’aurez compris, il s’agit d’un mode de consommation vertueux dont le principe est simple : la distribution des produits doit se faire avec le moins d’intermédiaire possible. Soit vous pratiquez la vente directe en achetant votre viande ou vos légumes au producteur, soit vous passez par un commerçant, un restaurateur ou un artisan transformateur, c’est-à-dire un boucher, un boulanger… Pour les moins puristes, il est possible de faire une exception en ayant non pas un mais deux intermédiaires, si la distance géographique est courte (le producteur et le consommateur sont à moins de 160 km).

Chez notre partenaire Intermarché, vous pouvez savoir de quel région viennent les produits grâce à leur plateforme qui permet de localiser précisément les lieux de production en France.

Pourquoi choisir les circuits courts ?

Si les pratiques locavores, de consommation locale, sont très anciennes, le terme de circuit court a refait surface au début des années 2000. Il n’est pas rare de nos jours d’acheter des produits qui ont fait le tour de la planète pour arriver dans notre assiette alors qu’ils peuvent être cultivés à deux pas de chez nous. Et l’on sait que les marges prises notamment par les distributeurs peuvent être très élevées et laisser peu de place aux producteurs. C’est pour contrer ces dérives que de plus en plus de consommateurs optent pour les circuits courts. Les transports de l’importation sont évités, limitant les émissions de gaz à effet de serre. Le secteur agroalimentaire est en effet un très gros pollueur.

Mais ce n’est pas que pour des raisons écologiques que le phénomène prend de l’ampleur. Parmi les autres raisons qui incitent les acheteurs à aller vers les circuits courts, on note aussi la santé. Souvent bio, les aliments acquis directement chez le producteur sont de meilleure qualité nutritionnelle et plus frais qu’ailleurs, car ils n’ont pas besoin d’être récoltés avant maturité ni de conservateurs pour supporter le transport. Il y a également une volonté de recréer un lien social entre les producteurs et les consommateurs, qui comprennent mieux les attentes et les contraintes de l’autre. Et contrairement aux idées reçues, l’aspect économique est à prendre en compte. Les producteurs ne sont pas soumis aux fluctuations et aux crises du marché, suppriment les coûts de transports, d’emballage, de logistique…Ces frais sont d’ailleurs amenés à augmenter de plus en plus, il s’agit donc d’une habitude “d’avenir” qui finira par vous faire faire des économies. Surtout, les prix sont justes et le producteur est correctement rémunéré pour son travail.

Où acheter en circuits courts ?

Vous êtes bien décidé à adopter ce mode de consommation mais ne savez pas par où commencer ? Il faut tout d’abord bien comprendre qu’il s’agit surtout d’un changement d’habitude. Ne prenez pas de bonne résolution en étant déterminé à transformer votre quotidien du jour au lendemain. Faites étape par étape, allez d’une transition à l’autre : fruits et légumes, puis viande, puis œuf… Soyez souple et indulgent envers vous-même.

Avant toute chose, il faut vous renseigner sur les moyens d’acheter en circuits courts. Voici les principaux :

  • Les marchés : présents dans la plupart des villes de France durant un ou plusieurs jours chaque semaine, ils sont le moyen le plus pratique de vous fournir en fruits, légumes, laitage, poisson et viande en circuits courts. Mais attention, les étalages présents sur votre marché ne sont pas forcément bio : plus les prix sont bas, plus ils sont susceptibles d’être industriels. Faites attention à la saisonnalité des produits et au trop vaste choix, ce sont de bons indices. Et n’hésitez pas à poser des questions sur la provenance ou la récolte pour vous faire une idée.
  • Les AMAP : le concept de ces “associations pour le maintien d’une agriculture paysanne” est d’acheter à l’avance à des producteurs, en groupe, en s’engageant à raison d’un panier par semaine pendant 1 an en général. Ainsi, le producteur sait combien semer, évite le gaspillage et assure sa pérennité. Il s’agit d’une démarche associative, un échange avec les producteurs et le reste du groupe que l’on peut rencontrer lorsque l’on va chercher son panier, varié et de saison bien sûr. Trouvez votre réseau AMAP sur l'Annuaire national des AMAP. On pense aussi à des réseaux comme La Ruche qui dit Oui ! : on remplit un panier virtuel et si il y a assez de commandes, le producteur vient les distribuer dans une école, un jardin, un lieu associatif, une mairie… C’est toutefois plus aléatoire et moins sécurisant pour les producteurs.
  • Les magasins de producteurs et points de vente collectifs : les producteurs ont parfois une boutique pour vendre directement leurs récoltes, utilisent un point de vente collectif avec d'autres exploitants ou mettent en place un système de casiers fermiers : vous achetez en ligne et allez récupérer votre commande quand vous le souhaitez. Ils sont sécurisés et réfrigérés ! Magasins de ferme, magasins de vente en vrac, magasins de coopérative agricole, épiceries associatives… Informez-vous sur les adresses autour de chez vous, notamment sur les site locavores.fr ou BioToutCourt.
  • Les cueillettes : à la belle saison (de mars à septembre), des exploitations agricoles et des fermes ouvrent leurs récoltes aux familles et aux amateurs de fruits et légumes frais. Vous pouvez donc vous y rendre et ramasser vous-mêmes vos fraises, pommes ou carottes et les payer au poids. Des outils comme la brouette ou les paniers sont mis à votre disposition et ils ont généralement une boutique pour vendre leurs autres produits comme le beurre ou les œufs. Le réseau Chapeau de paille en compte énormément partout en France. De quoi apprendre aux plus jeunes comment poussent leurs aliments !
  • Les paniers et drives : fruits, légumes, poissons, viandes… Ils se déclinent autant au niveau de leur contenu que de leur type : bio, local, paysan… Vous pouvez commander puis vous faire livrer, ce qui vous évite de vous déplacer. Mais il faut tout de même penser au bilan carbone, à l’impact des distributions individuelles à domicile. Vous pouvez par exemple rendre cela exceptionnel ou commander puis aller chercher vous-même votre panier au magasin bio ou à la ferme, en drive donc. Retrouvez notamment les paniers des Jardins de cocagne, un réseau doublement engagé puisqu’il donne des emplois à des personnes en situation de handicap.
  • Son propre réseau : se rendre chez chaque producteur peut s’avérer chronophage, vous pouvez opter pour une entraide avec vos proches ou des personnes qui partagent votre mode de consommation, rencontrées en ligne, à votre AMAP ou à votre magasin bio. On fait des commandes en gros pour le miel, les saucisses, le vin, le poulet auprès d’un producteur et on répartit ensuite. Cela vous évite de courir partout pour vous fournir. Vous pouvez aussi demander autour de vous pour faire des achats groupés auprès de connaissances qui s’avèrent être des producteurs. Le bouche-à-oreille est un très bon outil !

Si vous souhaitez vous assurer de consommer local même au restaurant, regardez les labels affichés ou demandez des précisions. En supermarché, favorisez les rayons à la coupe. Et attention aux magasins bio, qui ne respectent pas forcément la logique des circuits courts. Certains reprennent les mêmes habitudes que dans la grande distribution et commandent des produits qui peuvent être cultivés ici mais viennent de très loin, ou prennent une grande marge entre vous et le producteur. Regardez donc bien les étiquettes. Avec tout cela, vous serez parés pour passer le cap !

Pour résumer, les circuits courts vous permettront de limiter votre bilan carbone et de protéger l’environnement, de soutenir les producteurs et donc l’économie locale, de manger sain et de saison, d'œuvrer pour le bien-être animal, de réduire vos déchets, d’assurer la traçabilité de vos aliments… Pour sauter le pas, pensez à changer vos habitudes petit à petit, et non subitement ou radicalement, et renseignez-vous sur les lieux de consommation en circuits courts près de chez vous. Marchés, AMAP, magasins de producteurs, paniers, cueillettes… Faites en fonction de ce qui existe mais aussi de vos contraintes, du choix et de vos goûts. De nouvelles perspectives s’ouvriront à vous !

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