Histoires de thé "Je suis né dans le thé !"
Votre premier souvenir de thé ?
Je me revois, enfant, en train de distribuer des gobelets de thé aux coureurs qui venaient de terminer le cross du Figaro, dans le Bois de Boulogne. Nous étions là, avec ma famille, dans le cadre du Comité du thé (Olivier Scala, père d'Augustin, est directeur de la maison George Cannon et président de ce Comité, ndlr). Je me souviens de cette odeur de plastique qui se dégageait des gobelets remplis d'un thé du Yunnan brûlant... Aujourd'hui quand je sens cette odeur de plastique fondu, je ne peux m'empêcher de penser à ce moment !
Votre souvenir le plus marquant autour du thé ?
C'était il y a 4-5 ans. Nous avions ressorti un thé Darjeeling acheté en 2002 pour une dégustation avec son producteur, à Darjeeling. Et étonnamment, il avait extrêmement bien vieilli ! Je ne peux pas dire qu'il avait bonifié, comme ce peut être le cas pour les Pu Er, mais il n'avait absolument rien perdu de ses qualités. Ce qui est épatant pour ce type de thé.
Pourquoi buvez-vous du thé ?
"Tous les pays producteurs ont des thés phénoménaux"
Je suis né dedans [rires] ! Je trouve que c'est une boisson qui a très bon goût. Boire du thé, c'est s'offrir un moment de détente qui peut devenir convivial, si on le partage avec d'autres personnes. J'ai en permanence une théière sur mon bureau. J'aime le côté rituel et déstressant du thé. Même si l'on n'apprécie pas cette boisson, on peut aimer l'instant, le moment de partage qu'il offre.
Vos incontournables ?
Il est difficile de se limiter car tous les pays producteurs ont des thés phénoménaux. Je pencherais pour un Darjeeling, notamment de printemps. J'aime beaucoup le Lu An Gua Pian, qui est un thé vert chinois, mais également le Gyokuro japonais et le thé du Ceylan.
Comment associez-vous cuisine et thé ?
Boire un thé au moment du repas est une habitude très agréable. Au Japon, après avoir infusé certains thés verts de belle qualité comme le Gyokuro par exemple, on déguste les feuilles légèrement assaisonnées, comme un légume. Le thé peut également être intégré dans un plat au moment de la cuisson : on peut faire mijoter un poulet dans un thé fumé par exemple. En Chine, les œufs durs sont cuits dans un thé sombre, afin de les colorer ou réaliser des marbrures. Pour la cuisson, on se tourne plus vers les thés forts type Pu Er, Yunnan ou thé fumé. Il est possible d'assaisonner certaines salades avec un thé vert de Chine, un Genmaïcha par exemple, donc la saveur de riz grillé ressort bien.