Guide Michelin 2015 : les chefs se confient Anne-Sophie Pic, émue

La première femme chef à avoir obtenu 3 étoiles était présente à la soirée de lancement du Guide Michelin 2015. Visiblement ravie des étoilés de l’année, Anne-Sophie Pic s’est rappelé l’intense émotion que procure l’attribution d’une étoile.

Anne-Sophie Pic, émue © Anne-Sophie Pic, Maison Pic

Que pensez-vous des étoilés de cette année ?

La promotion 2015 est très belle ! J’ai une petite pensée pour Yannick Alléno qui a retrouvé sa 3e étoile et pour la famille Meilleur, qui est une famille qu’on aime beaucoup. Elle a ce charme des familles de province qui correspond à un certain état d’esprit des chefs en France et je trouve que c’est une belle récompense pour eux.

Justement, la province a été particulièrement mise en avant cette année…

C’est une bonne chose ! Aujourd’hui, c’est difficile d’avoir un restaurant en Province. On est proches des producteurs et de toutes ces personnes qui travaillent avec nous. En même temps, il y a de véritables terroirs, des identités propres et marquantes. Le tissu provincial est important pour l’économie française.

En revanche, il y a peu de femmes chefs représentées. Comment l’expliquez-vous ?

Il y a des femmes qui arrivent et qui commencent à être reconnues. Elles sont une valeur ajoutée à la profession et succèdent ainsi aux autodidactes. Les femmes apportent aussi une vision différente de la gastronomie. On a besoin de femmes et d’hommes en cuisine.

En tant que femme, est-ce difficile de s’imposer derrière les fourneaux ?

Il y a quelques années, je me disais que je n’aurai jamais 3 étoiles car je suis une femme. Finalement, j’ai été récompensée en 2007. Il ne faut pas penser que parce qu’on est une femme, on n’a pas le droit d’être reconnue. Le Michelin l’a prouvé dernièrement en consacrant plusieurs femmes ces dernières années. Etre une femme en cuisine n’est pas un handicap. Il y a des talents en cuisine autant chez les femmes que chez les hommes. Le but c’est la cuisine avant tout.

Qu’aviez-vous ressenti lors de l’attribution de votre 3e étoile ?

L’émotion palpable de la famille Meilleur me ramène quelques années en arrière… C’est une émotion extrême ! Personnellement, c’était très symbolique d’avoir 3 étoiles car c’était un devoir de mémoire envers mon père et mon grand-père. Je me suis beaucoup plus épanouie après cette 3e étoile.

Hélène Darroze fait partie du jury de Top Chef 2015. Avez-vous été approchée pour intégrer l’émission ?

On m’avait contacté lors des premières saisons mais  avec mon restaurant à Valence et mes 3 autres établissements, ça me semblait difficile à gérer. En tout cas, je suis ravie qu’Hélène Darroze ait succédé à Ghislaine Arabian.

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