"Voir un film sous la nef du Grand Palais, c'est magique" rencontre avec Jean Imbert
Lors de la deuxième édition de Cinema Paradiso, qui se tiendra au Grand Palais à Paris du 16 au 25 juin 2015, le chef Jean Imbert cuisinera pour 40 cinéphiles, dans un restaurant spécialement installé sous la nef, sur un échafaudage de 10 mètres de haut. Rencontre avec un passionné de cuisine et de cinéma, alors que s’ouvre le 68e Festival de Cannes.
Le Journal des Femmes : Comment avez-vous été associé à cette initiative menée par MK2 ?
Jean Imbert : Elisha [Karmitz, directeur général de MK2 Agency] est un ami. Il est venu manger quelques fois dans mon restaurant et on a créé le Jean Imbert Cinéma Club au Palais de Tokyo. Ensuite, quand il a décidé de relancer Cinema Paradiso, on n’a même pas eu besoin de se le dire. C’était évident qu’on allait faire quelque chose ensemble.
Aviez-vous participé à la première édition ?
Je me souviens que j’étais allé voir Goldfinger. J’étais allongé dans un lit au premier rang. Je suis passionné de cinéma depuis tout petit et de me dire "tu es dans le Grand Palais, dans ce monument parisien", je trouve que c’est incroyable. Il faut imaginer que c’est le mois de juin, cette luminosité de soleil couchant sur cette véranda immense, c’est assez magique. Quand on regarde ce que fait le Grand Palais comme évènements dans l’année, c’est des évènements tops.
Le fait que vous soyez cinéphile rajoute à votre enthousiasme de participer à Cinema Paradiso ?
Oui, parce que j’ai beaucoup regardé de films. Beaucoup de gens vont au cinéma, je ne suis pas non plus une exception. Je vais au cinéma, j’aime les films et en plus je suis cuisinier. Je sais qu’il y a plein d’amis du monde du cinéma qui vont venir et ça me fait plaisir. Tous ces gens que je connais qui vont venir manger et me dire qu’on regarde le même film dans le Grand Palais… Je sais que mes parents et mes potes vont trouver ça cool !
Si vous deviez retenir un ou deux films dans la programmation de cette année, lesquels choisiriez-vous ? Quels menus vous inspireraient-ils ?
Les Affranchis et Indiana Jones, je ne savais pas qu’ils l’avaient. J'avoue que je n’ai pas encore réfléchi à ce que je vais sortir mais ce dont je suis sûr c'est que que ce sera top ! J’ai plus ou moins décidé des assiettes mais c’est dans un mois. Je travaille souvent dans l’urgence.
Le Festival de Cannes est l'autre grand événement cinématographique du printemps. Si vous deviez cuisiner pour le jury [Joel et Ethan Coen, Xavier Dolan, Jake Gyllenhaal, Rossy de Palma, Guillermo Del Toro, Sophie Marceau, Sienna Miller et Rokia Traoré, ndlr], que leur proposeriez-vous ?
Question difficile ! A vrai dire, dès que les étrangers débarquent en France, j’ai envie de leur faire des plats typiques. A Cannes, pour rester dans les saveurs provençales, je pourrais imaginer une salade niçoise. Mais pas une recette classique, une version de fou.
D’ailleurs, irez-vous à Cannes cette année ?
J'y suis resté 11 jours l'année dernière. J’étais à bord d'un bateau où j’ai servi plus de 1 000 repas. Cette année, j’ai plusieurs amis qui présentent un film donc je vais essayer d'y aller. Cela étant, même si j’adore Cannes, mon métier, c'est chef. Je n’ai pas envie d’abandonner mon restaurant quasiment deux semaines cette année donc si je fais quelque chose, ce sera sur un ou deux jours.
Si vous pouviez réunir vos personnalités préférées autour d’un dîner, lesquelles inviteriez-vous ?
Je n’ai jamais vraiment été groupie. Pour avoir de l’affection pour une personne, j’ai besoin de la rencontrer. J’étais amoureux des films de Robert de Niro de la grande époque et c’est le fait de le rencontrer qui m’a fait avoir une affection différente pour le personnage. Donc lui, obligatoirement…
D’autres collaborations avec MK2 ou d’autres exploitants sont-elles prévues dans l’avenir ?
Je travaille avec MK2 et je suis fidèle. Il n’y a pas d’exclusivité mais nous partageons une belle amitié. On va sûrement reprendre le Jean Imbert Cinéma Club à la rentrée, même s’il faudra peut-être changer le nom. C'était une expérience incroyable. Comme celle-là est tout aussi incroyable mais au Palais de Tokyo, c’est vraiment ma petite salle, mon petit cocooning, mon petit truc. Quand le film est fini, pendant la dernière demi-heure au moment d’envoyer les desserts, je me mets par terre, je regarde le film. Souvent mon frère vient, ou un ami, on se pose, c’est trop bien.